Algérie: six candidats retenus, Bouteflika remanie le gouvernement

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Sur douze candidatures officiellement déposées, le Conseil constitutionnel algérien n’en a retenu que six, dont celles du président Abdelaziz Bouteflika et d’Ali Benflis, présenté comme son principal rival. Le chef de l’État a par ailleurs nommé Youcef Yousfi Premier ministre par intérim.

Mis à jour le 14/03 à 08h48.

Les noms des six finalistes retenus par le Conseil constitutionnel pour la présidentielle prévue le 17 avril ont été dévoilés le 13 mars. Il s’agit du président sortant Abdelaziz Bouteflika, de son ancien Premier ministre, Ali Benflis, qui s’était présenté à la présidentielle de 2004 et qui est considéré comme son principal adversaire, de Abdelaziz Belaid, du Front El Moustakbal, de Moussa Touati, chef du Front national algérien (FNA), déjà candidat en 2009, de Louisa Hanoune, la dirigeante du parti des travailleurs déjà candidate en 2004 et en 2009, et enfin de Ali Fawzi Rebaine, dirigeant du parti Ahd 54 et déjà candidat en 2004 et 2009.

Six candidats ne sont donc pas autorisés à concourir : l’ancien ministre du Trésor Ali Benouari, l’avocat et député Mohamed Benhamou, à la tête de la formation Karama, le président du Rassemblement algérien (RA) Ali Zaghdoud, ainsi que Mahfoud Adoul, du parti Ennasr El-watani, Sadek Temache (indépendant) et Abdelhakim Hamadi (indépendant).

Ouyahia et Belkhadem, le retour

Parallèlement à cette annonce, Youcef Yousfi, le ministre de l’Énergie, a été nommé Premier ministre par intérim. L’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal était démissionnaire car, comme en 2004 et en 2009, il est appelé à diriger la campagne électorale de Bouteflika. Et il devrait retrouver son poste en cas de victoire du président sortant. Autre nomination : l’ex-chef du gouvernement Ahmed Ouyahia (2003-2006 et 2008-2012) prend la tête du cabinet de la présidence de la République et Abdelaziz Belkhadem, l’ancien président du Front national de Libération (FLN, pouvoir) devient ministre d’État.

Trois noms étaient fréquemment cités pour le poste de Premier ministre par intérim : Karim Djoudi (Finances) et Ramtane Lamamra (Affaires étrangères), et Youcef Yousfi (ministre de l’Énergie). C’est finalement ce dernier qui a été choisi. À 72 ans, il affiche un profil de technocrate bon teint, réputé consensuel : un homme de synthèse entre plusieurs tendances qui n’a jamais réellement affiché ses convictions en matière économique.

La carrière d’un techno

Doté d’un Doctorat d’État en Sciences physiques de l’Université de Nancy, d’un diplôme d’ingénieur de l’École nationale supérieure des industries chimiques de Nancy et d’un diplôme en économie, Yousfi a occupé au cour de sa carrière des fonctions universitaires, politiques, parlementaires et ministérielles.

Né le 2 octobre 1941 à Batna, à 435 km au sud-est d’Alger, il commence à travailler dans l’enseignement supérieur en 1973 comme maître de conférences, puis professeur de génie chimique à l’école nationale polytechnique d’Alger et à l’université des Sciences et de la Technologie d’Alger où il a dirigé, également, l’Institut de Chimie. Puis, en 1979, il est nommé vice-président de la société publique des hydrocarbures Sonatrach dans la branche commercialisation, et devient directeur général de cette entreprise publique en 1985.

Le passage à Sonatrach sera pour lui comme pour d’autres un tremplin vers des fonctions plus politiques. En 1996, il devient directeur de cabinet à la présidence de la République sous Liamine Zeroual. Un an plus tard, il est élu député puis la même année devient ministre de l’Énergie et des Mines et devient même président de l’OPEP de 1998 à 1999. Il est ensuite nommé dans la foulée ministre des Affaires étrangères, puis ministre délégué auprès du chef du gouvernement (2000-2001).

De 2001 à 2010, il a été successivement ambassadeur à Ottawa, représentant permanent auprès des Nations Unies à New York puis ambassadeur à Tunis. Depuis mai 2010, il occupait à nouveau le poste de ministre de l’Energie et des Mines.

AFP




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