Vol MH370: le mystère en partie levé, les critiques contre la Malaisie demeurent

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Le Premier ministre malaisien a annoncé lundi que le Boeing 777 s’était abîmé dans le sud de l’océan Indien, ne laissant aucun espoir de retrouver de survivant. Un mystère en partie résolu qui signe pour le gouvernement la fin des critiques.

Le vol du Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines, disparu le 8 mars dernier, a pris fin dans le sud de l’océan Indien, ont annoncé lundi 24 mars les autorités malaisiennes. C’est le Premier ministre malaisien lui-même, Najib Razak, qui a livré l’information lundi 24 mars, lors d’une conférence de presse.

Accusé par l’opposition de n’avoir pas su correctement communiquer sur la catastrophe aérienne, le chef du gouvernement malaisien s’est emparé des derniers éléments de l’enquête pour prendre la parole et informer les familles des 239 passagers. “C’est avec une grande tristesse et un profond regret que je dois vous informer que, selon ces nouvelles données, le vol MH370 a fini dans le sud de l’océan Indien”, a-t-il déclaré.

Attaché à son image, le responsable politique n’avait jusqu’à présent pas toujours brillé pour ses talents de communicant.

“Ils ne savent pas gérer une crise”

Au cours de sa seule intervention, les questions à la presse avaient été interdites. C’est son cousin, le ministre de la Défense et des Transports, qui avait été désigné pour répondre aux questions des journalistes.

Informations contradictoires, lenteur des décisions, manque de transparence, Anwar Ibrahim, le chef de l’opposition malaisienne, a régulièrement évoqué son exaspération dans les médias. “La façon dont le gouvernement, le Premier ministre et les ministres ont géré cette affaire est révoltante, a-t-il indiqué. Cela illustre l’incompétence des responsables au pouvoir et prouve bien leur échec. Ils ne savent pas gérer une crise.”

Les critiques sont également venues des pays voisins. Persuadées que la Malaisie faisait de la rétention d’information, les autorités vietnamiennes sont allées jusqu’à menacer de mettre fin à leur collaboration dans les recherches. Même indignation de Pékin. La Chine avait déploré mercredi 12 mars un flux d’informations “assez chaotique” de l’enquête.

La fin des spéculations

Pour Shukor Yusof, spécialiste en aéronautique de Standard and Poor’s Capital IQ, le manque d’expérience de la Malaisie explique en partie la mauvaise gestion de l’enquête. “Ils n’ont pas d’expérience de quelque chose de cette ampleur”.

Les réseaux sociaux se sont également fait l’écho de l’affaire déversant un flot continu de critiques contre le gouvernement malaisien, alimentant ainsi les thèses les plus fantaisistes sur d’éventuelles informations cachées. Le problème est surtout “le manque d’information” à transmettre, a estimé Ray Rudowski, de Edelman Public Relations à Hong Kong. Et sans réponse sur ce qui est arrivé au vol MH370, ce “vide d’information” continuera à nourrir les spéculations et les frustrations, a-t-il expliqué. Les dernières informations de Kuala Lumpur devraient mettre un terme aux rumeurs.

Les critiques, elles, n’ont pas fini de pleuvoir. À l’issue des déclarations du Premier ministre malaisien, la Chine, qui s’est montrée très prudente quant à ses allégations, a demandé aux autorités malaisiennes d’intensifier les recherches et apporter toutes les preuves qui permettent d’accréditer la thèse du crash.

Par France24




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