Revue de presse : descente aux enfers en Centrafrique

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Situation dantesque que celle décrite dans l’éditorial du site d’information LNC, La Nouvelle Centrafrique : «dans 20 jours, presque jour pour jour, cela fera un an que les cavaliers de l’Apocalypse sortis des enfers ont commencé à massacrer les Centrafricains, en toute impunité et dans l’indifférence du reste de la planète. La Centrafrique n’est plus que champ de désolation, villes et villages fantômes, incendiés, jonchés de cadavres. Des populations par milliers errants sans espoir et cherchant un maigre salut dans la brousse. (…) Et il aura fallu une longue année de souffrance, poursuit LNC, de détresse infinie, près de 3.500 morts, pour qu’enfin les nantis du Nord commencent à songer à ce ‘petit’ pays comme le disait le président français François Hollande. La Centrafrique enfin dans les radars du monde ‘ Et après ‘», s’interroge le site d’information centrafricain. «Jusque là, constate-t-il, nous n’en sommes toujours qu’à des parlottes et des discours de bonnes intentions. Au concret, la MISCA présentée comme la panacée, la potion miracle est toujours dans les cartons.»

Quant à la France, constate encore La Nouvelle Centrafrique, «il semblerait que ‘la mère patrie’ ait enfin terminé de brasser de l’air. Son ancienne colonie qu’elle a progressivement, au fil du temps, complètement oubliée et abandonnée lui revient soudainement en mémoire. Des bruits font état d’un déploiement imminent d’un contingent de 1.200 à 1.500 hommes qui devrait débarquer à Bangui pour compléter les quelque 400 déjà présents, qui font du tourisme autour de l’aéroport.»

Et La Nouvelle Centrafrique de conclure : «devant les incapacités pathologiques de nos dirigeants et aspirants tels à sauver quoi que ce soit (…), nous ne pouvons plus nous permettre le luxe d’avoir honte de quémander de l’aide à tous les niveaux.»

Urgence !

Il y a donc urgence à aider la Centrafrique… La communauté internationale semble en avoir conscience, cette communauté internationale qui «s’apparente, relève le site d’information Guinée Conakry Infos, à un collectif de médecins qui, après avoir longtemps hésité à prendre en charge le patient, essaie subitement de le sortir du coma dans lequel il est plongé. La France, les Etats-Unis et les Nations unies constituent le trio de médecins-chefs qui supervise l’hospitalisation. Le problème, cependant, c’est que le mal a fait un effet tel qu’en dépit de tout le volontarisme affiché, la solution n’est plus des plus évidentes, estime Guinée Conakry Infos. Surtout que l’ordonnance médicale qui pourrait sortir de l’examen onusien pourrait s’avérer particulièrement salée. Cependant, il est de l’intérêt de l’Afrique et du monde que le mal centrafricain soit circonscrit, à défaut d’être complètement guéri. Autrement, avertit le site guinéen, il pourrait déboucher sur une épidémie qui ferait des victimes à la ronde et bien au-delà. D’où la préoccupation alarmiste qui s’empare si subitement du monde entier… »

En effet, s’alarme également L’Observateur Paalga au Burkina, «dans la capitale, Bangui, tout comme dans plusieurs villes, telles que Bossangoa, ou encore, Gaga, on massacre impunément, et un génocide à double niveau (ethnique et religieux) est en voie de se réaliser. (…) Il y a donc urgence pour ce pays qui ressemble à un navire à la dérive dans les eaux troubles de l’Oubangui. Et s’il faut se réjouir du projet onusien d’intervention militaire en Centrafrique, le délai de 6 mois imparti pour son déploiement paraît une éternité, relève le quotidien burkinabé. Car les mini-pogroms se banalisent, et à vouloir coûte que coûte attendre le déploiement des soldats onusiens, on court le risque de voir l’irréparable se produire. C’est pourquoi, estime L’Observateur, la mise en place d’une troupe tampon entre les belligérants serait la solution médiane en attendant l’ONU.»

Que fait l’UA ‘

Enfin, plus largement, cette crise en Centrafrique est «la rançon de l’incurie» qui règne sur le continent, estime Le Pays, toujours au Burkina. «La racine du mal se trouve dans la conception du pouvoir et la banalisation de la vie et de la dignité humaines dans bien des Etats de l’Afrique, surtout de l’Afrique centrale. (…) Dans un tel contexte, il faut que l’UA change son fusil d’épaule, affirme le quotidien ouagalais. Elle devra cesser de se comporter en club ou syndicat de chefs d’Etat et de fermer obstinément l’œil sur la mauvaise gouvernance dans ses Etats membres. Son laxisme et sa complaisance ont pour effet d’encourager les tyrans dans leurs mauvaises pratiques. L’Union africaine, conclut Le Pays, devra se donner les moyens de nettoyer les écuries d’Augias. Il faut pouvoir rappeler à l’ordre toutes ces têtes couronnées qui font honte au continent. (…) C’est à ce prix que l’UA aura plus de chance de conjurer, et de façon durable, le spectre des génocides et autres situations de violations des droits de l’Homme sur le continent.»

RFI




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