Depuis lundi dernier le grand centre commercial de Pita est quasiment fermé sauf hier jeudi à cause du marché hebdomadaire. Ce matin de nombreuses femmes sont pacifiquement sorties dans la rue avec le slogan ” nous en avons marre de la paralysie des activités commerciales”. Une manière pour elles d’exprimer leur envie de reprendre leur commerce.
Tout s’est déroulé pacifiquement. Les manifestantes ont tenu leur marche sans aucun incident. Leurs va et viens du marché à la préfecture et de là au marché encore s’effectuaient aux abords de la route nationale Pita-Labé. Le slogan qu’elles lançaient en forme de chant était incessant.
Elles ne jugent pas la grève anormale. Mais ce qu’elles ne semblent plus pouvoir supporter c’est la fermeture du marché central. Bon nombre d’entre elles sont celles qui prennent en charge leurs familles. Le commerce est l’activité par laquelle elles gagnent de quoi les nourrir du jour au lendemain. Aminata Diallo est l’une des concernées : << je suis contre le prix de l’essence à 10.000 FG mais en vérité je ne peux pas rester sans vendre. Mon mari est décédé depuis longtemps. C’est moi qui assume tout pour ma famille. Si le marché continue à être fermé je ne peux plus avoir à donner à manger à mes amis. Ils peuvent continuer la grève en nous laissant nous les pauvres faire nos business habituels.>>
Toutes les autres ont presque fait part du même avis. Etant dans cette situation économique très limitée, elles estiment que c’est impossible pour elles de rester longtemps sans travailler. Pita figure parmi les préfectures où la grève syndicale en cours depuis lundi est suivie. Mais la marche pacifique observée ce vendredi dans la commune urbaine laisse croire que des vendeuses ne veulent plus continuer à bouder leur lieu de commerce.
Depuis hier le climat habituel de la ville fait son retour peu à peu. La plupart des magasins et boutiques en bordure de route sont ouverts. Quant à la circulation, elle est également opérationnelle.
Oury Nombokelen Bah depuis Pita