Revenu aux affaires en 2010 après un premier passage de 2002 à 2004, Michel Dussuyer s’est attelé à entamer un processus de renouvellement de génération de la sélection guinéenne, qui accueille dimanche le Zimbabwe en qualifications pour la Coupe du monde 2014, après avoir largement battu le Mozambique le 9 juin (6-1).
Jeune Afrique : Quand vous êtes redevenu le sélectionneur du Sily national il y a trois ans, quelles étaient les perspectives ‘
Michel Dussuyer : Une génération était en fin de cycle. Il fallait donc penser à l’avenir, incorporer des jeunes, tout en les encadrant par des joueurs plus expérimentés. Mais la sélection nationale souffrait également d’un déficit d’image, puisqu’elle avait été dissoute quelques mois plus tôt. On sentait auprès des supporteurs une forme de désamour, voire de désintérêt. Il fallait également remettre de la discipline dans ce groupe, tout en élaborant un projet sportif sur les quatre ou cinq années qui suivaient. La qualification pour la CAN 2012 était le premier objectif à atteindre, et nous l’avons fait.
Vous avez dû faire face à la retraite de Dianbobo Baldé et à la méforme de Pascal Feindouno…
Il y a les impondérables, comme la retraite de Baldé, mais aussi les choix que les circonstances imposent. Feindouno, depuis plusieurs mois, n’a pas beaucoup de temps de jeu à Elazigspor (Turquie), mais cela ne signifie pas que les portes de la sélection sont fermées ! J’ai rajeuni le groupe, et il y a une génération intéressante qui arrive, avec Sadio Diallo (Rennes), Ibrahima Traoré (VFB Stuttgart), Florentin Pogba (Saint-Étienne), et quelques autres. Évidemment, quand on évolue vers un renouvellement de génération et qu’on prend des jeunes forcément inexpérimentés, les risques existent. La non qualification pour la CAN 2013 en est l’exemple…
La Guinée doit-elle effectuer un vrai travail en profondeur ‘
Oui, notamment dans la politique de formation des jeunes. Presque tout est à faire. Au niveau des sélections de jeunes, cala fait trop longtemps que la Guinée n’a plus de résultats. La sélection locale ne s’est encore jamais qualifiée pour le Championnat d’Afrique des nations (CHAN). Et les clubs guinéens ne brillent plus depuis longtemps en Ligue des champions et en Coupe de la CAF. Il y a des investisseurs qui mettent de l’argent dans les clubs, comme l’AS Kaloum, Horoya ou Satellite. C’est une bonne chose, cela créé de l’émulation.
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Propos recueillis par Alexis Billebault jeune afrique