Massacres du 28 Septembre 2009. Mémorandum de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djalon

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Cinq années après le massacre de manifestants de l’opposition en Guinée avec la mort de plus de 200 personnes et le viol d’au moins 175 femmes en plein jour, les accusés de ces crimes contre l’humanité sont toujours en liberté, et sous la protection du gouvernement guinéen.

Nous sommes réunis encore une fois ici, à la Place des Nations-Unies, pour honorer les victimes innocentes. Qu’elles soient vivantes ou décédées, nous saisissons l’occasion pour leur adresser nos ferventes prières. Les prières de ce jour vont aussi à toutes les victimes de la violence d’état dans notre pays. Leur sacrifice est l’inspiration de notre combat. L’éradication de l’impunité dans notre pays est l’ultime honneur à leur mémoire. Nous réitérons ici solennellement notre détermination à combattre sans relâche pour l’avènement de cet état de droit pour lesquels ils ont péri.

Du fait de la culture de plus en plus enracinée d’impunité en Guinée, depuis les évènements de Septembre 2009, notre pays continue d’être le théâtre d’assassinats ciblés et de répressions aveugles contre des citoyens innocents, d’emprisonnement sur des accusations de complots fictifs après des parodies de procès. La plus récente manifestation de cette répression larvée est l’assassinat de Mr. Amadou Oury Diallo, leader des motards du parti d’opposition, UFDG.

Cinq années après les crimes du 28 Septembre 2009, la conscience collective de notre pays est plus que jamais ébranlée. Non seulement par le manque de justice et la misère galopante, mais aussi par une épidémie d’Ébola à l’ampleur inégalée. La propagation de la maladie de la Guinée au sud-est dans les pays voisins et même dans des pays lointains est un indicateur clair de la faillite politique de la Guinée. La mauvaise gouvernance de Mr. Alpha Condé, faite d’affairisme rapace, de complicité avec des criminels avérés au détriment des victimes, de divisions ethniques et de noyautage de l’appareil de l’état, a empêché de contenir la maladie dans son foyer originel. Ceci est d’autant plus tragique que tout indique que le gouvernement fut alerté à la fin de l’année 2013. Cependant, il choisit de taire les tragiques alertes, pour ne pas annuler une visite officielle du roi du Maroc. Ce silence irresponsable sur l’épidémie d’Ébola n’est autre qu’une négligence criminelle d’envergure internationale. Le monde entier se trouve exposé aux effets de ce gouvernement criminel qui survit en entretenant l’impunité et le déni de justice systématique.

En ce jour, nous citoyens guinéens ici réunis, de cœur avec nos frères et sœurs de partout dans le monde, venons placer sous les auspices des Nations-Unies la responsabilité de remédier à cet état fait, en appuyant notre combat pour un état de droit en Guinée. Pendant 5 années consécutives, nous avons interpellé les instances internationales et le gouvernement de la Guinée pour que des mesures de justice soient prises à l’encontre des présumés coupables des crimes de 2009. Maintes organisations des droits de l’homme ont en vain, exercé des pressions considérables sur Mr. Alpha Condé. Dans des conditions difficiles et hostiles, elles ont pu collecter des données et préparer des instructions judiciaires. Ces efforts sont à saluer. Ils doivent se traduire par une saisine, au plus vite, de la Cour International de Justice avec l’érection d’un tribunal a Conakry pour juger tous les présumés coupables. Le gouvernement guinéen veut continuer les manœuvres dilatoires en utilisant l’épidémie d’Ébola comme dernière excuse, pour retarder les enquêtes officielles et décourager les appels de plus en plus pressants pour l’intervention de la CPI.

En conséquence :

1. Nous en appelons à la CEDEAO et à l’Union Africaine pour qu’ils pèsent de tout leur poids pour une saisine rapide de la CPI. Le même appel est lancé à toutes les organisations multilatérales de développement et des droits de l’homme à travers le monde

2. Aux gouvernements des pays industrialisés, nous demandons de lier toute aide économique à la Guinée à la mise en œuvre des enquêtes de la CPI et au déroulement normal des procès

3. Aux citoyens guinéens nous en appelons à une intensification du combat contre l’impunité par l’unité d’action autour de l’étape initiale de la saisine de la CPI. Au-delà des différences d’opinion politique, de conviction religieuse ou d’appartenance ethnique, l’engagement citoyen dans le combat pour la justice reste le seul moyen d’arrêter la descente inexorable de notre pays vers le chaos, avec des risques graves de génocide et de désintégration sociale, dont nous avons vu des signes avec les récents événements à Womey, dans la région du Sud-Est, en raison de virus Ébola.

Des organisations de la société civile et des partis politiques (UFDG, Mouvement Tout-Sauf-Alpha, UFR, NFD, Bloc Liberal, UFR etc.) s’associent à l’appel de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon pour réitérer, l’engagement commun et la disponibilité à travailler avec toutes les composantes sociales de notre nation à l’avènement de l’état de droit dans notre pays. Les organisations et les gouvernements qui œuvrent dans ce sens et qui, en ces heures cruciales, assistent notre pays, sont assurés de notre profonde gratitude.
La Commission Centrale de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon.
Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon 3396 Third Avenue 1st Floor BRONX, NY 11456-Tel: 718-879-6697

Ampliations :
1. Mme Fatou Bensouda, Procureur de la CPI

2. Mr. Phakiso Mochochoko – Division de la coopération de la CPI chef de la complémentarité et

3. Mr. Michel de Smedt – chercheur en chef de la CPI

4. Mr. Désiré Ouédraogo Kadré, Président de la Commission de la CEDEAO

5. Président John Dramani Mahama, Président de la CEDEAO

6. Représentants des Membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU

7. Conseil de Sécurité et de paix et de l’Union africaine

8. Président de la Côte d’Ivoire, M. Alhassane Ouattara

9. Président du Sénégal, M. Macky Sall

10. Président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré

11. présidente libérienne Ellen Sirleaf John

12. Président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma

13. Commissaire Droits de l’Homme de l’ONU

14. Commission des Nations Unies contre la violence sur les femmes

15. M. Léon Tanoh, représentant de la CEDEAO à l’ONU

16. Représentant de l’Union européenne en Guinée, Ambassade de France, Ambassade des États-Unis, Ambassade d’Angleterre, Ambassade de Chine et de l’ambassade de Russie en Guinée

17. Département d’État américain – système de justice mondiale

18. Commission du droit de l’Assemblée nationale de la Guinée

19. Ministre de la Justice et Ministre des droits de l’homme de la Guinée

20. Ambassades de la Guinée auprès des Nations Unies et les États-Unis

21. FIDH

22. OGDH

23. Association Guinéenne des Victimes: AVIPA, AFADIS, AGORA

24. 24 Human Right Watch, Human Right First, International Crisis Group

25. Représentant de l’Union européenne à l’ONU




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