Le virus Ebola inquiète le personnel navigant d’Air France

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Le syndicat national du groupe Air France a lancé une pétition pour réclamer l’arrêt immédiat des vols de la compagnie aérienne à destination des pays touchés par l’épidémie.

L’inquiétude est grande chez le personnel navigant d’Air France. La compagnie aérienne dessert toujours Conakry en Guinée et Freetown au Sierra Leone. Or les deux pays sont actuellement très touchés par l’épidémie de virus Ebola. Et les hôtesses de l’air et stewards d’Air France craignent d’être exposés à la fièvre hémorragique, relate Le Parisien. «On a peur, témoigne une employée interrogée par le quotidien. On sait qu’on fait un métier à risque, les pays en guerre, les dictatures, d’accord, mais là… c’est différent.» L’inquiétude est telle qu’une pétition a été lancée par le syndicat national du groupe Air France, minoritaire. Celui-ci appelle à suspendre les vols en direction des pays touchés par l’épidémie. En l’espace de trois jours, quelque 700 salariés ont déjà répondu à l’appel du syndicat.

Car, contrairement à British Airways ou encore à Emirates, la compagnie française continue de desservir quotidiennement l’aéroport de Conakry et au passage celui de Freetown quatre fois par semaine. Depuis début juillet, le personnel est toutefois dans le droit de refuser de travailler sur un vol en direction de ces deux pays. «Plusieurs vols ont même dû être annulés par manque de personnel», fait savoir au Figaro Patrick Henry-Haye à l’origine de la pétition, une information démentie par Air France. «Et le refus de mission ne concerne pas le Nigeria, autre pays touché par le virus.» Pour respecter les normes de sécurité, l’Airbus A330 qui dessert la Sierra-Leone et la Guinée nécessite la présence d’au moins quatre employés auprès des passagers.
Un protocole mis en place par Air France

Air France assure également faire son possible pour éviter toute contagion. Un protocole a été mis en place avec les autorités sanitaires. Des instructions ont été adressées au personnel navigant et ces derniers sont briefés avant chaque vol. Des kits de protection, contenant des gants, des masques et du gel hydroalcoolique, sont aussi à leur disposition dans l’avion. Selon la compagnie aérienne, la température des passagers est également vérifiée au moment de l’embarquement. Une fois à destination, l’équipage est hébergé à Conakry. Si un cas suspect venait à se présenter dans l’avion, le malade devrait être isolé du reste des passagers et porter un masque. «On sait toutefois que les personnes atteintes pas le virus peuvent mettre jusqu’à trois semaines pour développer les symptômes», s’inquiète Patrick Henry-Haye.

Pour l’heure, l’Organisation mondiale de la santé se veut rassurante: le risque de contamination à bord de l’avion est faible. «Contrairement au virus de la grippe ou au bacille de la tuberculose, par exemple, le virus Ebola n’est pas véhiculé par l’air», explique le Dr Isabelle Nuttall, directrice pour les capacités globales, alerte et réponse à l’OMS. «Le virus ne se transmet que par contact direct avec les liquides biologiques d’une personne malade.» Et, précise encore l’organisation, généralement l’état du malade est tel qu’il lui est impossible de voyager. Pour ces raisons, l’agence internationale ne préconise pas la suspension des vols à destination des pays touchés par l’épidémie. La psychose est, elle, bien réelle, et la liste des compagnies qui refuse de les desservir continue de s’allonger.

lefigaro.fr




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