La Russie renvoie l’Ukraine à ses problèmes internes de stabilité

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Plusieurs villes de l’est de l’Ukraine ont connu un début de semaine difficile, certains bâtiments publics – administration locale ou services de sécurité (SBU) – étant pris d’assaut et occupés par des manifestants pro-russes parfois armés. Cela a été le cas à Kharkiv, où les autorités ont repris le contrôle des lieux lundi 7 avril, et aussi à Lougansk et Donetsk, la grande ville de la province russophone.

Dans cette dernière ville, des centaines de manifestants ont proclamé une « république souveraine » et ont décidé d’organiser un référendum sur leur souveraineté régionale avant le 11 mai, selon l’agence Interfax, une manœuvre similaire à celle qui avait abouti à l’indépendance de la province de Crimée. Après s’être barricadés dans un local du gouvernement, ils ont annoncé qu’ils demanderaient à la Russie l’envoi d’un « contingent de maintien de la paix » si les autorités ukrainiennes tentaient de les déloger.

A Lougansk, Radio Free Europe affirme que les hommes, armés et cagoulés, ont pris le contrôle d’une armurerie dans les locaux du SBU. « Tout est en place pour une confrontation sanglante avec la police », met en garde le site, alors que, selon Associated Press, les autorités ne parviennent pas à reprendre le contrôle du bâtiment.

Après n’avoir pas réagi pendant le week-end, le gouvernement de Kiev a accusé la Russie d’avoir commencé une « seconde phase de démantèlement de l’Ukraine, après l’annexion de la Crimée », selon l’expression du président par intérim, Olexandre Tourtchinov. Le premier ministre, Arseni Iatseniouk, avait aussi accusé la Russie de mettre en œuvre « un plan pour démembrer l’Ukraine », affirmant que Moscou massait des troupes à moins de 30 km de la frontière orientale de l’Ukraine.

La Russie a réagi à ces accusations par un communiqué du ministère des affaires étrangères, estimant que l’Ukraine était responsable de cette instabilité par son refus d’accorder une autonomie à certains provinces de l’Est :

« Cessez de blâmer la Russie, en l’accusant de tous les problèmes de l’Ukraine. (…) Sans véritable réforme constitutionnelle en Ukraine, dans le cadre de laquelle, via une fédéralisation, les intérêts de toutes les régions du pays seraient assurés, (…) il est difficile de tabler sur une stabilisation à long terme.

Si cette attitude irresponsable envers le sort du pays, envers le sort du peuple se poursuit de la part des forces politiques qui se définissent comme les autorités, alors l’Ukraine va inévitablement être confrontée à de nouvelles difficultés et crises. »

Le président russe, Vladimir Poutine, s’était engagé à défendre « par tous les moyens » les populations russophones des républiques de l’ex-URSS et a massé jusqu’à quarante mille soldats russes aux frontières de l’Ukraine, faisant redouter une invasion. Signe de la tension qui règne, un soldat russe a abattu un officier de la marine ukrainienne en Crimée, lundi.

Lu sur lemonde.fr




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