Guinée: un économiste nommé nouveau Premier ministre

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La junte militaire au pouvoir en Guinée a annoncé mardi qu’elle avait nommé un nouveau Premier ministre huit jours après la dissolution du gouvernement précédent, alors que la capitale Conakry était paralysée au deuxième jour d’une grève générale.

Les manifestants réclament la libération d’un dirigeant syndical détenu ainsi qu’une baisse des prix des denrées alimentaires, la fin de la censure des médias et de meilleures conditions de vie pour les fonctionnaires.

La grève a été appelée dans un climat de tension sociale croissante et en l’absence du gouvernement de transition après que la junte a annoncé sa dissolution la semaine dernière, sans fournir de raisons.

Dans une allocution télévisée mardi soir, un porte-parole du chef de la junte, le général Mamady Doumbouya, a déclaré que “M. Amadou Oury Bah, économiste, est nommé Premier ministre et chef du gouvernement”.

Le porte-parole a déclaré que la tâche principale d’Oury Bah serait de désamorcer les tensions avec les 13 syndicats qui ont appelé à la grève qui a débuté lundi et qui a vu deux personnes abattues lors d’affrontements sporadiques dans la banlieue de Conakry.

Les écoles, les magasins, les marchés et les routes de Conakry étaient à nouveau vides mardi et les hôpitaux n’offraient que des services insuffisants.

Le porte-parole du syndicat, Amadou Diallo, a déclaré à l’AFP qu’il attendait “la satisfaction totale et complète de toutes les revendications” avant de mettre fin à la grève, ajoutant qu’aucune réunion avec les autorités n’était prévue mardi.

Les syndicats ont fait de la libération de Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), une condition préalable à toute négociation avec la junte au pouvoir.

Pendessa a été arrêtée fin janvier pour “participation à une manifestation non autorisée” et a été condamnée vendredi à six mois de prison, dont trois avec sursis.

Le groupe d’avocats qui le défendait a déclaré dans un communiqué avoir été informé lundi que son appel serait entendu mercredi.

Les manifestations sont devenues rares sous le chef de la junte Doumbouya, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en septembre 2021, et ont été interdites en 2022.

L’armée a arrêté plusieurs dirigeants de l’opposition, des membres de la société civile et des représentants de la presse, tandis que les chaînes de télévision ont été supprimées et les fréquences radio perturbées.

Sous la pression internationale, la junte a promis de rendre les rênes du gouvernement à des civils élus d’ici fin 2024, mais l’opposition l’a accusée de dérive autoritaire.

AFP




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