Guinée: Les femmes de Lambandji dans la rue

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Conakry: à l’instant même la circulation est complètement bloquée sur la bretelle Lambandji-Enco5. Sur la chaussée plusieurs femmes dictent leur loi en scandant “Alpha zéro” et “nos enfants à l’école”. Du carrefour Lambandji au rond-point d’Enco 5 aucune activité n’est opérationnelle en ce début de matinée.

Jusque là resté calme le quartier Lambandji a décidé à son tour de se faire entendre ce mardi. Dès 7h des femmes très en colère ont envahi la rue. Elles défilent du marché au carrefour et de là au point de départ. Leur objectif c’est de tout  mettre en paralysie. Sur des pancartes en cartons qu’elles brandissent de nombreux slogans sont lisibles. Ils sont entre autre “nos enfants à l’école” “faux professeur” “on en a marre”. Appartement la motivation de ces dernières est de mise.

Sur la route des barricades sont visibles et le passage de tout engin roulant est interdit y compris les taxis motos qui à pareille circonstance deviennent souvent le principal moyen de déplacement de certaines personnes. A l’intérieur du marché tout est également fermé. Le mot d’ordre des manifestantes est clair. Pas d’activités et place à l’assaut de la rue.

Au début de la marche des gendarmes ont tenté de l’étouffer par des tirs lacrymogènes. Mais face à la résistance des femmes appuyées par des jeunes ils ont dû prendre la fuite. Quelques minutes plus tard ils sont revenus sur les lieux mais cette fois avec pour mission de ne faire obstacle à la marche. 

D’après l’une des femmes interrogée sur la raison de sa présence dans la protestation, l’heure n’est plus de laisser le combat pour la reprise des cours seulement aux hommes. Elle indique que c’est à elles les mères de familles de prendre désormais le devant et faire comprendre à l’État qu’elles en ont marre de la persistance de la grève. Un avis partagé par une autre visiblement remontée contre le régime d’Alpha Condé: << Tout ce qui concerne nos enfants nous nous en occupons nous-mêmes. Nous n’allons pas quitter la rue en tant que le président continue à faire la sourde oreille.>>

La journée d’hier a été marquée par l’éclatement des violences un peu partout dans la capitale guinéenne. Conakry se réveille dans un autre jour qui risque de ressembler au précédent. En tout cas à Lambandji la grogne a déjà commencé.

Oury Nombokelen Bah pour afrinews.org




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