Gouverner par la violence en Guinée: la quatrième république à l’épreuve ! (opinion)

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J’ai l’impression que l’histoire se répète en Guinée. Cette posture me pousse à me poser des multitudes questions à savoir: sommes-nous condamnés à vivre dans cette spirale infernale de façon perpétuelle ? Qu’est-ce que le peuple de Guinée a fait pour mériter ce sort exclusif ? L’élite guinéenne, n’est-elle pas en contradiction avec ses valeurs de l’intellect? Voilà entre autres à des questions que je m’apprête à répondre en faisant ressortir le caractère de violence qu’inflige le pouvoir de Conakry au peuple de Guinée.

À peine investis pour un troisième mandat, le pouvoir de Conakry en sa tête le professeur Alpha Condé prône le slogan « GOUVERNER AUTREMENT », et c’est apophtegme commence déjà à laisser ses séquelles les plus sombres à ses opposants.
Certes, un mandat pas comme les autres d’après les tenants, mais ça sent déjà de la terreur :

dans un pays ou la liberté d’expression, est sélective, où une partie de la population n’a pas le droit de se prononcer sur l’actualité, et que d’autre dont je vais appeler ici l’ayant droit ont toute la latitude de dire tout ce qu’ils veulent sans aucune crainte, nous donne les prémisses de vivre dans un Etat autoritaire.
La violence et la terreur sont les quotidiennes que vivent les opposants de ce troisième mandat. Après les élections de 18 octobre et l’investiture du 15 décembre d’alpha condé pour un troisième mandat, l’opinion nationale pensait avoir retrouvé la quiétude et la paix. Mais dans cette allure que les violences se perpétuent à l’encontre des opposants du pouvoir en place, nous pensons bien que cette quiétude et la paix du cœur pourraient être un souvenir lointain pour une bonne partie de la population guinéenne.

Le pouvoir de Condé fait tout pour maintenir la population dans la peur. D’ailleurs, il l’avait dit après la proclamation des résultats en sa ferveur, « c’est lui qui sort, on coupe sa queue ». N’est-elle pas une manière de faire asseoir une dictature qui est hostile à une opposition ?
Semer de la terreur et de la méfiance entre les populations, sont les caractéristiques communes à tous les despotes qui cherchent à s’éterniser au pouvoir.
Le despotisme est une forme de gouvernance dont le pouvoir politique est exercé par un despote, qui règne par l’absolutisme et d’arbitraire.

Faisant une corrélation entre ce modèle de gouvernance despotique et celui du Condéisme, il n’y a qu’un trait d’union.
Le passé lointain est très présent dans la mémoire collective des Guinéens. Apparemment, l’histoire se récidive en Guinée : après l’obtention de l’indépendance en 1958, la guinée rentre dans un modèle de gouvernance dictatoriale piloté par Sékou Touré. Un régime qui était très hostile à l’opposition, mais aussi à l’intellectuel. L’histoire nous enseigne que Sékou Touré avait emprisonné tous ses opposants, confisquer la liberté publique, et terroriser la population.
Comparativement, au régime d’Alpha Condé, il n’y a pas de nuance dans ce deux modèle de gouvernance : le pouvoir de Condé traque ses adversaires en les collant l’étiquette complotiste, fait la promotion de la médiocrité, crée la méfiance entre les populations en érigeant d’autre en des indicateurs des militants de l’opposition dans les quartiers, et transforme le pouvoir une affaire de communauté.
Malheureusement, comme disait l’autre, quand tout un peuple oubli sont passé douloureux, il est obligé de revivre la même histoire au temps présent.

J’ai l’impression que la mémoire collective du peuple de Guinée est trouée, en ce sens que c’est un peuple qui fait semblant d’oublier un passé qui lui a porté des stigmates.
D’ailleurs, ce passé pourrait justifier aujourd’hui la situation que nous vivons, car ce passé n’a jamais été questionné, ni diagnostiqué, afin d’en tirer les leçons pour pouvoir mieux se préparer à l’avenir.

Tout le peuple de Guinée se victimise par le fait du passé. Donc il doit y avoir un travaille scientifique pour soulager cette mémoire douloureuse.
Parlant de l’élite guinéenne, elle a tout simplement échouée. Si l’on pose la question de savoir, c’est quoi une élite, quel est son rôle et en quoi elle sert ?

En répondant à ces questions, nous pourrons aisément dresser la grille d’analyse de l’élite guinéenne.

Est dites élite, une catégorie de personnes qui se distinguent de leur groupe d’appartenance, et a laquelle on reconnaît une légitimité ou une autorité morale.
Partant de cette définition, la légitimité est au cœur de la notion de l’élite. En d’autres termes, l’élite est la personne la mieux éclairée, celle qui détienne une torche en pleine ténèbres pour conduire toute une équipe. Elle peut être considérée comme une guide.
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que les 80 % des problèmes de la guinée proviennent de cette classe d’élire.

L’élite guinéenne à tout simplement démissionnée, c’est pourquoi d’ailleurs les médiocres ont prit le devant.
Pour illustrer cette démission, nous vous faisons constater dans tous secteurs d’activité en Guinée, il n’y a que les personnes moyennes ou pas du tout qualifiée qui dirigent. Que ce soit dans les réseaux sociaux, ou les blogueurs les plus suivi, c’est sont des personnes qui n’ont aucune reconnaissance livresque, et le plus marrant, c’est parce qu’elles ne maîtrisent pas du tout les sujets auxquels elles divaguent.
Je conclurais de dire ceci, si le gouvernement actuel n’anticipe pas les processus de décontraction sociale, le chaos risque de se produire, car la frustration, la stigmatisation, l’exclusion ont atteint le paroxysme.

BAH Lamarana Sociologue des organisations et des politiques publiques.

Consultant en management de projet et des politiques publiques.

Université Toulouse Jean Jaurès

E-mail: zoumounda224@gmail.com




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