Échauffourées au camp carrefour: une personne blessée par balle témoigne…

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Conakry- les émeutes du jeudi 9 mai dernier contre les délestages électriques au camp carrefour, commune de Ratoma n’ont pas été sans conséquences. Les tirs de sommation pour disperser les jeunes manifestants qui avaient érigés des barricades sur la route le prince ont failli tuer une personne dans un quartier périphérique, a-t-on constaté

Mamadou Samba Baldé est menuisier à Bantounka1, Cosa, commune de Ratoma, il explique les circonstances dans lesquelles, il a reçu la balle: ‘’ Je revenais le jeudi 9 Mai 2019 de la prière aux environs de 21heures. J’ai fait escale chez un ami boutiquier à la rentrée de notre cour, jusqu’à 22heures on veillait. Comme il faisait nuit, je me suis dit de rentrer à la maison. C’est en cours de route qu’une balle est tombée sur moi par derrière sur la partie gauche. Pour un début on ne pensait pas à une balle. C’est lorsque le sang a commencé à couler que les voisins m’ont dit que c’est ça. C’est ainsi qu’ils m’ont transporté à l’hôpital Donka. Les médecins ont effectivement confirmé la présence de la balle. On m’a prescrit une première ordonnance. J’ai acheté. Et, ils m’ont dit qu’il faut une intervention chirurgicale mais bien avant ça. Il faudrait faire la radiographie. Le vendredi, tôt le matin, nous avons fait la radiographie. Et j’ai remis le résultat aux médecins qui m’ont programmés vers 15 heures pour l’opération. Ils m’ont réclamé 1 million 600 mille FG, j’ai payé une avance de 1 million 350 mille Francs Guinéens. Par la suite, les médecins me disent que ce n’est plus la peine de faire l’opération, que de suivre justement le traitement, la balle sortira petit-à-petit et que même si elle ne sortait pas. Elle ne fera plus de problème. Après, j’ai réclamé l’argent versé comme l’opération n’a pas eu lieu, ils ont refusé de me restituer le montant. Ma famille m’a supplié de laisser et de s’occuper de ma santé’’ a-t-il raconté au micro de Afrinews.

Pour sa part, Mamadou Saidou Diallo de la cellule de veille de la société civile de Bantounka1 plaide pour une prise en charge de la victime par l’Etat ou par les organismes de défenses des droits de l’homme ‘’ Ce sont les tirs du jeudi soir qui ont occasionnés ça, c’est pourquoi, nous appelons les ONG de défenses des droits de l’homme à lui venir en aide. L’Etat même devrait prendre en charge ses soins car c’est un innocent’’.

Il faut rappeler que les victimes par balles perdues sont nombreuses à chaque émeute dans les quartiers de la haute banlieue. Les forces de l’ordre exaspérées par l’ampleur des violences n’hésitent pas de faire usage de leur arme à feu occasionnant des cas de morts et des blessés. L’opposition dénombre plus de 100 morts depuis qu’Alpha Condé est au pouvoir en décembre 2010.

Mariam Diallo




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