Ebola en Guinée – Pour un instant d’humilité et de gratitude envers l’Occident

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L’ambassade de France a publié un point de la situation sur la lutte contre l’épidémie d’Ebola en Guinée ainsi que des appels au calme. Les actions entreprises par l’ambassade qui auraient dues être au moins énoncées par le ministère de la santé, sont un signe de l’échec de la Guinée et de l’Afrique en général.

Pas besoin d’épiloguer sur ces actions humanitaires. Un geste d’humilité s’impose. Il consiste à dire merci à la France, aux pays voisins et industriels, à l’OMS ainsi qu’aux autres organisations d’aide. Ce merci n’est pas seulement pour saluer des actions qui s’inscrivent dans la logique de la solidarité humaine. Il est aussi pour s’excuser des injures de nos «alf- abêtisés» qui se sont fait professionnels de l’évitement et mettent sur le dos des puissances industrielles les vilenies de leur propre fabrication.

L’un des maitres de cette lignée est bien de chez nous. Il y a quelques jours, certains de ses émules étaient sortis de leur repaire pour célébrer la mort de ce roi-nègre qui s’était sacré « bête noire de l’impérialisme » (sic) et s’était distingué par des diatribes contre l’occident et la France en particulier ; avant de mourir dans les mains de médecins américains. Aussi, il est troublant de voir des ethno-fascistes en boubous-blancs célébrer une mort. Signe de leur côté morbide ‘ D’habitude on célèbre la naissance des hommes illustres. Mais en l’occurrence, le héros en question n’a pas de date de naissance précise ou documentée. Il est de basse et hasardeuse extraction : enfant naturel disent les uns, émule de Satan soutiennent ceux qui sont friands d’irrationnels et qui n’ont pas nécessairement tort. Il ne restait aux ethno-fascistes en boubous-blancs que la date de la mort. Encore que nul n’a juré avoir vu son cadavre. Au point que les chamans murmurent qu’il n’est point mort. Il se serait transmuté en un soldat lugubre incapable de sourire et qui finit par pourrir sur son lit de mort. Ensuite il se serait investi dans le corps d’un petit criminel qui échappa de justesse à un règlement de compte. L’esprit du psychopathe aurait erré un temps avant de se loger dans le réceptacle d’un aventurier aux origines et au parcours tout aussi conjecturaux. Il poursuivrait ainsi – tel un Satan immortel et dans une sinistre succession – l’œuvre de destruction de la nation. Les bénédictions des ethno-fascistes en boubous-blancs à l’occasion de l’anniversaire de sa « mort » corroborent la thèse de la permanence du mal intrinsèque qu’il fut. Leur célébration n’était que des prières de cafres. Ils égrenaient le chapelet des injures et récitaient des sourates d’imprécation. Le tout mariné dans la sauce des complots de la France, du sabotage de l’étranger, de la paternité putative de la fausse indépendance, de l’oxymoron de la liberté dans la pauvreté et d’autres idioties.

Merci à la France et à l’occident d’avoir si bon dos pour les crapules guinéennes. Nous avons amplement démontré ne pas avoir la décence de la gratitude. Sinon on se serait gardé d’insulter les pays où nos dirigeants soignent leurs moindres contusions, où leurs femmes donnent naissance à leur progéniture, où nos intellectuels et nos chômeurs se réfugient et où nos fonctionnaires font assidûment la manche pour arrondir les fins de mois. Quand on nous frappe chez-nous, c’est chez eux qu’on va pleurnicher. C’est parce que peut-être notre mémoire est tronquée. Elle trie les faits pour ne retenir que ce qui nourrit le fiel, ce qui renforce le doute de soi et pérennise la démission. Nous avons une lecture erronée de la liberté. On ne veut pas admettre qu’elle consiste avant tout à la responsabilité de corriger les excès de l’histoire et au devoir de gérer nos nations. Entendu le fait qu’elles furent colonisées et dominées. Entendu aussi qu’aucune nation contemporaine n’a été exempte de cette condition. Nous nous égosillons contre les méfaits de leurs ancêtres contre les nôtres, pour édulcorer notre passé et pour mieux refuser d’accepter notre incapacité de construire des sociétés vivables.

Des épidémies comme celle d’Ebola sont une occasion pour rappeler jusqu’où nous nous sommes égarés. Peut-être.

Ourouro Bah




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