Comme annoncé dans nos précédentes publications, la manifestation des forces vives de Guinée du 10 mai 2023 a été réprimée dans le sang par les forces de défense et de sécurité. Les bilans dressés par les organisateurs et des ONG de défense de droits humains, font état de 7 morts par balles, 32 blessés par balle dont 13 cas graves et une cinquantaine d’arrestations.
Selon plusieurs témoignages, les forces de défense et de sécurité ont fait des descentes musclées dans de nombreuses familles qui auraient été traumatisées. C’est le cas de la famille de l’activiste Diallo Aboubacar dans le quartier Yattaya T6.
Interrogé ce 12 mai 2023, Ibrahima Sory Diallo, frère de ce jeune activiste a confirmé l’information tout en précisant que même les enfants et les personnes âgées ont été brutalisés par les assaillants.
“C’est effectif. Après la manifestation, des policiers ont fait irruption dans notre concession familiale à la recherche de mon frère Diallo Aboubacar qui est l’un des organisateurs de la manifestation dans la zone. Les agents en uniforme ont défoncé les portes de la maison et celles des toilettes. Heureusement, mon frère n’était pas encore revenu. Les policiers ont brutalisé les personnes qui ont tenté de s’opposer à la fouille dans la maison. Des enfants et des personnes âgées ont été traumatisés. Ils ont proféré des injures à caractère ethnocentrique. Avant de quitter, certains parmi eux ont proféré des menaces de mort contre mon frère Diallo Aboubacar. C’est pourquoi, je lui ai dit de ne pas revenir à la maison. Il est dans un lieu sûr. Nous ne sommes pas en sécurité, nous craignons vraiment parce qu’ils ont promis de revenir. Les policiers sont guidés par des jeunes du quartier favorables à la junte militaire”, a expliqué M. DIALLO.
Amadou Keïta pour Afrinews.org