Corruption et  enrichissement illicite en Guinée: le chef de la junte et certains de ses proches trempés jusqu’au cou

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“Eux qui auraient dû être la solution, ils ne l’étaient en rien. C’était plutôt eux le problème, à la lumière de la vérité”, disait l’écrivain guinéen Tierno Monembo dans son ouvrage  “LES CRAPAUDS BROUSSE”. Cette citation va bien avec la situation qui prévaut actuellement en Guinée sous le règne du CNRD. 

À leur prise de pouvoir par les armes le 05 septembre 2021 après avoir  renversé l’ancien président Alpha Condé, les militaires avaient justifié leur putsch par la mal gouvernance caractérisée par les détournements des deniers publics, la corruption et la violation des droits humains. Malheureusement, deux ans après, ces pratiques sont toujours d’actualité jusqu’au sommet de l’Etat. Ce, malgré l’existence d’une agence nationale de lutte contre la corruption et la cour de répression des infractions économiques et financières. 

Aujourd’hui, c’est triste de  constater que les différents marchés du pays sont bradés à des hommes d’affaires qui ont transformé le pays en une vaste grande société commerciale dont ils sont les seuls actionnaires avec quelques ministres, cadres véreux et le chef de la junte Colonel Mamadi Doumbouya qui sont leurs complices. L’acquisition de nouveaux chantiers et contrats de l’Etat sans appel d’offre est une parfaite illustration de cette mainmise d’hommes d’affaires voyous sur toutes les ressources du pays. À titre d’exemple, on peut citer la rénovation de la résidence du premier ministre Bernard Goumou à la hauteur de 6 milliards de francs Guinéens sans aucun appel d’offre. 

Pour l’instant, aucune n’a accepté de nous donner le type de travaux prévus en ce qui concerne cette résidence du premier à Landreah dans la commune de Dixinn. Personne non plus n’a pu piper mot sur l’avancement des travaux sur le chantier qui serait un bâtiment R+1, une annexe R+1, une piscine, une cour aménagée avec du gazon.

Aujourd’hui, les richesses du pays sont devenues la propriété exclusive du légionnaire Mamadi Doumbouya, ses copains, coquins et de sa famille biologique. 

Son grand frère, El Hadj Lancinet Doumbouya se pavane à travers le pays avec un hélicoptère présidentiel. 

En réalité, le régime du CNRD se repose sur le népotisme, le favoritisme, le clientélisme et la confiscation du pouvoir. 

De la corruption à ciel ouvert

Sous le règne du légionnaire, la corruption bat son plein au sommet de l’État. Le secteur minier constitue un terrain fertile. Dans une lettre du ministère des Mines et de la géologie adressée au directeur général de l’entreprise Ciments d’Afrique(CIMAF) dont notre rédaction a une copie, le chef du département par le biais de l’un de ses conseillers, réclame un don de deux millions de dollars américains en violation flagrante de l’article 154 du code minier guinéen qui stipule: ” Il est interdit à toute société active ou intéressée au secteur minier guinéen, ou à tout fonctionnaire, directeur, employé, représentant ou sous-traitant d’une telle société, ou à tout actionnaire de celle-ci agissant au nom d’une telle société, sous peine de poursuite, de proposer des offres, promesses, dons, présents ou avantages quelconques à un fonctionnaire, un officiel du gouvernement Guinéen ou à un élu afin d’influencer une décision ou un acte pris, dans le cadre de l’exercice de fonctions relatives au secteur minier”.

Par ailleurs, l’article 5 de la loi L/2017/041/AN du 04 juillet 2017 portant prévention, détection et répression de la corruption et des infractions assimilées stipule: ” le fait par un agent public de solliciter un cadeau ou un article de valeur, quel qu’en soit le montant ou la nature, est assimilé à la corruption”. Sans oublier les articles 771 et suivants du code pénal, 90 de la loi portant  prévention, détection et répression de la corruption et des infractions  assimilées.

Toutes nos tentatives d’avoir la version des autorités concernées notamment au ministère des Mines sont restées vaines.

Les détournements ne manquent pas 

Après avoir examiné  le projet de loi de finances rectificative 2023 dans son volet recettes le 19 septembre 2023, le conseil national de la transition a dénoncé des scandales financiers impliquant le gouvernement de la transition. Cet organe législatif en cette période transitoire a  tout d’abord révélé que des multiples arrêtés conjoints de partage de ressources affectent sensiblement la mobilisation des recettes budgétaires étant entendu que les structures concernées bénéficient d’allocations financières. 

“Ce constat est d’autant plus pertinent que nos analyses ont révélé une perte de 555 milliards au détriment du trésor public rien que pour la période allant de janvier à fin août 2023”, révèle le CNT.

Aujourd’hui, on peut clairement se dire  que la rectification institutionnelle annoncée par le légionnaire et sa nébuleuse CNRD n’a été qu’une arnaque. 

Très prochainement, nous reviendrons en détail avec des dossiers explicites du chef de la junte qui est en train de faire pousser des immeubles un peu partout. C’est le cas notamment à Landreah dans la commune de Dixinn et à proximité du terrain de football de proximité de Kipé Dadiya dans la commune de Ratoma. Il y a également certains de ses proches comme l’ancien journaliste enquêteur Moussa Moïse Sylla directeur de la communication et de l’information (DCI) à la présidence de la république qui a acheté dans un laps de temps une maison à coût de milliards de francs Guinéens à Kountia dans la préfecture de Coyah et le Général Camara Amara, autre membre influent du CNRD.

Nous y reviendrons

Abdoulaye Maci Bah pour Afrinews.org 




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