Le président sortant de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Mohammed Iya, a été réélu à la tête de la fédération malgré sa gestion très contestée. Dix jours plus tôt, il avait été arrêté pour détournement des fonds de la Société de développement du coton (Sodecoton), qu’il dirige en parallèle depuis près de 30 ans.
« Mohammed Iya a été réélu mercredi soir [19 juin] à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) », indique ce jeudi la Fecafoot sur son site internet. « Il a obtenu 97 votes sur 98 (…) », ajoute la fédération, qui précise que le scrutin a eu lieu en présence de deux représentants de la Fédération internationale (Fifa).
La tenue de cette élection a été bloquée pendant plus de sept heures par la police qui interdisait l’accès au siège de la fédération. Les délégués de la Fecafoot ont finalement pu voter vers 2 heures du matin. « Il y [avait] un blocage parce que les autorités [voulaient] qu’on intègre d’autres personnes sur la liste des candidats (…) Elles veulent faire partir Mohammed Iya », avait alors affirmé sous anonymat un responsable de Fecafoot.
Peu avant l’élection, les délégués de la Fecafoot ont rejeté « à l’unanimité », la proposition du gouvernement qui demandait « la mise en place d’une structure consensuelle comprenant les différents groupes d’intérêts », selon un communiqué de la Fecafoot.
Un président en prison
Le gouvernement proposait que cet organe s’occupe de la gestion de la fédération pendant deux ans, et révise les textes de la Fécafoot « en collaboration avec la Fifa ». Une idée a été arrêtée le 19 juin lors d’une réunion d’urgence convoquée et présidée par le Premier ministre camerounais, Philémon Yang.
Mohammed Iya a par ailleurs été arrêté le 10 juin pour détournement de fonds publics à la Société de développement de coton (Sodécoton), où il occupe le poste de directeur général. Et sa gestion de la Fecafoot est aussi très critiquée, notamment par d’anciennes gloires du football camerounais, à l’instar de Roger Milla et Joseph Antoine Bell qui ont ouvertement demandé son départ.
AFP