La semaine écoulée, les journaux parus se sont fortement intéressés au remaniement partiel du gouvernement, à la recomposition de la CENI qui suscite toujours des problèmes, l’atteinte de l’initiative PPTE, l’augmentation des salaires des fonctionnaires et le nouveau ministère des droits de l’homme et des libertés publiques.
Et c’est avec le journal L’Observateur que nous entamons cette revue sur le sujet du remaniement partiel du Gouvernement. L’Observateur qui dans sa livraison N°615 du 8 octobre, titre, décret présidentiel la grande leçon d’un petit remaniement. C’est enfin arrivé, écrit le journal. Le chef de l’Etat s’est résolu à faire un lifting du gouvernement mais presque pour rien ! ‘’ Il est toujours inutilement pléthorique avec des ministères délégués dont on ne voit pas très bien la raison d’être. Comme par exemple à la santé et aux affaires sociales, où pourtant il n’y a pas de ministères d’Etat. A côté de ces doublons, crées juste pour ne pas débarquer de l’attelage gouvernemental certains militants ou alliés politiques, des secteurs comme ceux de l’élevage ou de la fonction publique ont été occultés.’’ Abordant l’aspect du départ des généraux, le journal note que ces trois généraux proches de Konaté ont été renvoyés et qu’Alpha Condé reste désormais le seul maitre dans le navire. ‘’ Selon des sources officielles, le locataire du palais Sekhoutoureya a décidé de nommer un gouvernement entièrement civil et d’expertise pour non seulement envoyer un signal fort de sa détermination à poursuivre le changement mais aussi qualifier davantage l’action gouvernementale.’’ Mais une chose est claire conclut le journal. Si beaucoup d’observateurs estiment que ce remaniement est bon, d’autres estiment qu’il est insuffisant. Un goût d’inachevé.
Sur le même sujet, Le Démocrate dans son N° 630 du 9 octobre titre, remaniement partiel, le départ négocié des généraux ! Là également, le journal note que le nouveau gouvernement se caractérise par sa composition qui dans son entièreté ne comprend que des civils. ‘’Les trois généraux qui détenaient les portefeuilles de ministre de la sécurité, de l’urbanisme et de l’habitat, et de l’élevage ont été évincés. Il s’agit respectivement du général Mamadouba Toto Camara, du général Mathurin et du général Korka Diallo.’’ Un peu plus loin, il est rappelé que ces officiers avaient été reconduits dans leurs fonctions à la surprise générale, au lendemain de l’avènement du Pr Alpha Condé au pouvoir en décembre 2010. Mais que leur maintien n’avait en réalité rien de fortuit. ‘’ Des indiscrétions révèlent que Toto, Mathurin et Korka avaient été d’un soutien de poids au candidat de l’alliance Arc en Ciel lors de la dernière présidentielle. Mais leur départ du gouvernement ne se serait pas fait sans gages.’’ On lit également que ces généraux qui sont soupçonnés d’avoir contribué à la gabegie financière dont s’est rendue coupable l’équipe de Sékouba Konaté sous la transition en 2010 pourraient malheureusement se convertir en hommes politiques. C’est le cas de Mathurin Bangoura. Korka et Toto auraient les mêmes ambitions.
Le National lui, dans sa livraison N°127 titre, remaniement partiel du gouvernement, le Pr Alpha Condé secoue enfin le cocotier ! Ouf ! Fini, le suspense, écrit l’auteur du papier. Le président guinéen Alpha Condé aura attendu presque plus de 600 jours pour limoger des ministres jugés encombrants du gouvernement Saïd Fofana. ‘’Le PPTE aura fait des victimes ironisent certains, Alpha a même retardé regrettent d’autres. Bref, Alpha a enfin secoué le cocotier pour le débarrasser de cocos qui n’attendaient qu’un petit vent pour céder. Et tant mieux pour la santé de la République !’’
Le Populaire dans son N°321 du 8 octobre ne s’est pas privé de faire un commentaire sur ce même remaniement partiel qu’il a d’ailleurs titré, pas de surprise, c’est du pareil au même ! ‘’Une déception pour l’opinion qui s’attendait à un véritable coup de grâce pour ce régime’’ pour tout dire continue l’auteur du papier : ‘’Alpha est passé à côté de la plaque.’’
A propos de la recomposition de la CENI, Le Lynx dans son N°1069 du 8 octobre titre, CENI, la restructuration fait jaser ! Le journal fait tout d’abord un petit rappel de l’adoption de la loi organique portant attribut et fonctions et prérogatives de la CENI avant de poser le problème : ‘’La loi est en train d’être un pavé dans le marigot politique. Les centristes se disent lésés dans le partage des sièges. Le pouvoir leur recommande de rejoindre le Collectif et l’ADP avant d’être tard. Or, le Collectif et l’ADP sont carrés. Les dix places qui leur sont attribuées ne sont pas sécables. Ils considèrent les Centristes comme des appendices du pouvoir et ceux-ci rétorquent qu’un parti politique d’opposition ne se définit pas par le nombre de kilomètres parcourus, la quantité de gaz lacrymogène inhalée ou le nombre de militants blessés ou tués.’’ Des problèmes qui se posent même au sein de la mouvance présidentielle signale le journal : ‘’Le parti au pouvoir, revendiquerait 4 places sur les dix attribuées au RPG Arc en Ciel. Le RPG argue avoir souffert des années durant avant de recevoir ses alliés. Mais ceux-ci revendiquent la parité. Ils martèlent à qui veut l’entendre que si le candidat du RPG est au pouvoir, c’est parce qu’il a eu des alliés de poids.’’
Le Démocrate dans son N° 630 du 9 octobre titre sur la question, recomposition de la CENI, l’ADP et le Collectif sous le feu des critiques. ‘’Le Collectif et l’ADP ont préféré garder à eux seuls les 10 sièges octroyés à l’opposition au sein de la nouvelle CENI.’’ Sur les frustrations, il est mentionné ceci : ‘’Ce qu’il faut relever dans ce choix fait par ces alliances, le parti génération citoyenne de Fodé Mohamed Soumah est le perdant dans ce partage. Au profit de partis politiques qui n’avaient même pas de candidats lors de l’élection présidentielle.’’
Quant à l’atteinte de l’initiative PPTE, les journaux l’ont abordé sous tous les angles. C’est le cas de La Source qui dans son N° OO du 8 octobre titre, à propos d’une interview du ministre du budget sur la question, l’atteinte du PPTE, ce ne sont pas des sacs d’argent qu’on va avoir des bailleurs. ‘’Il faudrait que tout le monde comprenne que l’atteinte du point d’achèvement du PPTE est une étape qui va nous permettre d’amorcer un développement accéléré de notre pays. Ce ne sont pas des sacs d’argent qu’on va avoir de la communauté des bailleurs et qu’on descend pour distribuer à tout le monde. Mais le fait de stabiliser le cadre macroéconomique rend le pays crédible.’’ Un autre éclaircissement que le journal tire de l’interview du ministre, c’est bien la poursuite de la bonne gestion : ‘’Pour que les revenus des guinéens puissent se consolider, il faudrait que le gouvernement poursuive sa politique de gestion rigoureuse des finances publiques.’’
Cette autre interview décryptée est celle du leader Sidya Touré que Le Populaire dans son N°321 du 8 octobre a mise à sa Une avec le titre Alpha a gagné son PPTE, mais c’est une course de relais. ‘’ C’est comme quand vous faites le 4 fois 100 mètres, le dernier qui porte le bâton, on ne dira pas que c’est lui seul qui a couru. Les dernières reformes sur les six derniers mois ont été faites par le gouvernement mais avant ça, il ya eu des années de réformes qui ont eues lieu, il ya de cela quelques années. J’estime que c’est une bonne chose cette réduction de la dette. Nous allons pouvoir si nous faisons notre travail correctement, dégager des ressources supplémentaires qui seront affectées au développement local.’’
A propos de l’augmentation des salaires, Le National dans sa livraison N°127 cite le président Alpha qui dit que l’augmentation des salaires des fonctionnaires se fera de façon progressive. ‘’ Vous savez que nous sommes en programme avec le FMI pendant trois ans. Ils sont là actuellement. C’est à partir de 2015 que nous n’aurons plus à suivre leurs consignes. Ce qui est de principe, c’est que les salaires soient égaux à 35 des recettes fiscales. Actuellement en Guinée, les salaires représentent 31 des recettes fiscales. La masse salariale représente 20 de dépenses totales.’’
Le Démocrate dans son N° 630 du 9 octobre titre aussi sur la même question, Augmentation des salaires, Alpha Condé ne convainc pas les syndicats. ‘’Le chef de l’Etat nous avait rassurés de hausser les salaires une fois le programme PPTE obtenu par la Guinée. Mais voilà que le discours présidentiel a changé’’ se lamente un camarade syndicaliste que le journal rapporte.
L’Indépendant dans son N°1007 du 11 octobre titre, augmentation de salaire, le mouvement syndical rejette la proposition d’Alpha Condé. L’augmentation de 10 pour cent de salaire proposée par le président de la République, Alpha Condé est loin de satisfaire les aspirations du mouvement syndical guinéen. C’est ce qui ressort d’une rencontre qui a regroupé, le 10 octobre dernier à la bourse du travail, les huit centrales syndicales du pays, commence par écrire le journal qui rapporte ensuite les propos du syndicaliste Mamady Mansaré. ‘’ Nous ne sommes pas d’accord avec les 10 d’augmentation. Nous avons demandé 200 . Comment voulez vous que nous acceptons cela. Nous avons rédigé une lettre qui sera adressée à lui et au ministre de l’emploi.’’
Sur le dernier sujet de cette revue qui est la création d’un nouveau département des droits de l’homme et des libertés publiques, La République dans son N° 372 du 12 octobre cite les propos du ministre de ce nouveau département Kalifa Gassama Diaby et de la réplique du ministre de la Justice et des gardes des sceaux Me Christian Sow. C’est le jeune défenseur des droits humains, Karifa Gassama Diaby, jusque là président de l’observatoire national de la démocratie en Guinée qui a été nommé ministre des Droits de l’Homme et des libertés publiques. A sa prise de fonction, il a dit qu’il travaillera pour le peuple de Guinée sans préjugé ni calcul politique, rapporte le journal. ‘’Aucune raison ethnique, politique, religieuse, culturelle et socio économique ne peuvent et ne doivent justifier une quelconque discrimination dans la préservation et la promotion des droits de l’homme.’’ Et rapportant les propos de Me Christian Sow, qui, après avoir écouté attentivement entre les lignes, étudié les gestes et mesuré le laïus du ministre entrant, a résumé le défi qui jonche le chemin de Gassama Diaby. ‘’ M. Gassama, votre fonction n’est pas et ne sera pas virtuelle, mais concrète. Alors osez donc agir ! Vous êtes jeune, je vous invite fermement et du fond du cœur, en aidant le ministre de la Justice que je suis, à poser à chaque instant des actes d’avenir pour notre pays’’, a lancé Me Christian Sow.
source:guineenews.org