Les sans-papiers victimes de la saturation de l’hébergement d’urgence

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Les sans papiers sont les premiers à pâtir de la saturation des dispositifs d’hébergement d’urgence, et dans un certain nombre de départements, les préfets ont donné des instructions pour ne pas les accueillir prioritairement, a dit lundi le directeur de la Fnars, Florent Gueguen.

Confirmant des informations révélées par le journal La Croix dans son édition de mardi, le directeur général de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars) rappelle que le code de l’action sociale prévoit “l’accueil inconditionnel de toute personne en situation de détresse”.

Alors que le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a lancé lundi la concertation nationale sur la réforme de l’asile, les demandeurs d’asile bénéficient normalement de place en Centre d’accueil pour les demandeurs d’asile (Cada), mais elles sont en nombre insuffisant: 21.000 places pour 60.000 demandes par an. Ceux qui n’obtiennent pas de places se tournent alors vers les centres d’hébergement d’urgence pour sans abri, un dispositif également largement saturé.

“L’accueil inconditionnel” n’est “pas appliqué sur un certains nombre de territoires”, dit Florent Gueguen, évoquant “des instructions écrites ou orales de certains préfets demandant aux opérateurs de centres d’hébergement de ne pas prendre ces publics en priorité”.

“Ce n’est pas une politique nationale de discrimination”, insiste M. Gueguen, “mais dans certains endroits, en raison de la saturation des dispositifs d’hébergement d’urgence, ce sont à chaque fois les étrangers qui sont lésés”, affirme-t-il.

La Croix signale par exemple le cas de la Gironde, où dans un courriel du 13 janvier 2013, l’administration explique aux associations en charge de la gestion du 115 (numéro d’appel d’urgence pour les sans abri) que “sont exclus d’une orientation vers l’insertion, les personnes (…) sans titre, titulaires d’un titre inférieur à un an ou d’un simple récépissé de demande de titre et les travailleurs migrants saisonniers sans emploi et sans ressources pouvant prétendre à des aides dans un autre Etat de l’UE”. La préfecture n’a pas souhaité s’exprimer, précise le journal.

Par ailleurs, les migrants qui avaient une place en Cada mais qui ont finalement été déboutés de leur demande d’asile, doivent, selon la loi, quitter le centre dans un délai d’un mois. “Pour les associations, cela pose un conflit entre la règle du droit et le principe de l’accueil inconditionnel” car elles savent que beaucoup ne retrouveront pas de places via le 115, souligne Florent Gueguen.

AFP




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