Frontières Guinée-Sierra Léone: les passagers excessivement rançonnés à pamelape

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Traverser pamelap pour rejoindre le territoire guinéen ou celui léonais est un véritable casse-tête. Les postes de contrôle qui sont à cette frontière guinéo-léonaise rançonnent à longueur des journées les passagers. Du côté de la Guinée comme celui de la Sierra Léone, toute personne qui n’a pas une pièce d’identité du pays vers lequel elle se dirige est exposée au paiement de 5000 francs guinéens ou léones à plusieurs reprises.

Si dans le règlement intérieur de la cedeao la libre circulation des personnes et de leurs biens est exigée, elle est sans effet sur le terrain. En tout cas entre la Guinée et la Sierra Léone via pamelap les papiers d’identité seulement ne suffisent pas. Par exemple, pour traverser le poste de contrôle de la Sierra Léone, il y’a cinq endroits où à défaut d’avoir une carte d’identité nationale léonaise on est soumis au versement de 5000 leones. Ce qui veut dire que pour ce seul poste de contrôle, tout passager qui présente une carte d’identité guinéenne aura à payer au total 25000 leones pour être autorisé de continuer son chemin. Pour un léonais sur le point d’entrer dans le territoire guinéen, il est aussi à peu près exposé au même sort de la part du poste de contrôle guinéen surtout si ce dernier n’a que la carte d’identité nationale de son pays d’origine. A ce niveau, c’est une sorte de concurrence qui se passe tous les jours entre les agents guinéens et léonais en matière de rançonner les passagers de la Guinée pour la Sierra Léone et de la Sierra Léone pour la Guinée. Du poste de contrôle léonais à kambia, une ville de la Sierra Léone non loin de la frontière, les barrages sont nombreux. Pour franchir chacun de ces tchèques points le passager guinéen paie 5000 leones.

Agents guinéens et léonais ont tous la même réponse lorsqu’ils sont interrogés sur le fait qu’ils rançonnent les passeurs même si ces derniers ont les papiers. Ils s’accusent mutuellement de la non considération des papiers d’identité de leurs deux pays. C’est-à-dire les agents léonais à pamelap estiment que les papiers essentiels de la Sierra Léone n’ont aucune valeur aux yeux de leurs homologues guinéens et vice-versa. Cette accusation que les deux corporations sécuritaires se rejettent cause d’énormes difficultés aux usagers de tous les deux cotés. Certaines des personnes rencontrées ont rabattu leur colère sur la CEDEAO. Elles ont fustigé l’inexistence de la libre circulation entre la Guinée et la Sierra Léone pourtant toutes les deux sont membres de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest.
En attendant d’y remédier, les victimes sont obligées de prendre leur mal en patience.

De retour de pamelap,
Oury Nombokelen Bah pour Afrinews.org
redafrinews@gmail.com




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