Victime d’un mariage forcé: Hadjiratou Barry abandonnée avec son bébé “Parfois, c’est des bonnes volontés qui me donnent à manger”, témoigne-t-elle

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Malgré les efforts des organisations de défense des droits humains en général et celles en défense des droits des femmes en particulier, l’excision, les mariages forcés et précoces continuent de plus belle en Guinée. Après avoir été excisée à l’âge de 12 ans, Hadjiratou Barry a été victime d’un mariage forcé en 2015 alors qu’elle faisait la licence 1 en biologie à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, a appris Afrinews à travers un de ses journalistes.


Interrogée par notre reporter ce 12 avril 2016, Hadjiratou Barry a confirmé l’information avant de revenir sur son calvaire.


“C’est effectif. Ma vie est bouleversée par un mariage que j’ai subie en avril 2015. À l’époque je faisais l’université et je voulais obtenir mon diplôme de licence avant tout mariage. Non seulement mon père a refusé que je termine les études avant de me donner en mariage mais aussi et surtout il m’a forcé à épouser un homme que je n’aime pas. Après le mariage, on m’a déposé chez l’homme comme un colis. Je suis tombée enceinte dès le premier contact avec lui. Dès qu’il a compris cela, l’homme m’a demandé d’abandonner les études mais j’ai opposé un refus catégorique. Il a eu le soutien de mon père mais j’ai refusé. Il me privait de nourriture. Parfois, c’est des bonnes volontés qui me donnaient à manger. Après avoir accouché, je suis partie chez mon père parce que je ne pouvais plus supporter ce que je subissais de la part de mon mari. Il me frappait et il m’a ligoté à plusieurs reprises. Sans arrière pensée, mon papa m’a chassé de sa maison avec la complicité de ma marâtre”, a-t-elle entamé.


Aujourd’hui, Hadjiratou vit avec son bébé chez une amie de sa défunte mère sans soutien.


“Lorsque mon père m’a chassé, je suis allée chez une cousine mais sous la pression de mon père, elle m’a dit de quitter chez elle. C’est ainsi que je suis allée me réfugier chez une amie à ma défunte mère. Ce sont les pécules qu’on me donnait à l’université qui me permettaient de subvenir à certains de mes besoins avec mon enfant notamment le manger, les habits et les brochures à l’école. Comme l’argent ne suffisait pas, des fois je reste à la maison pour lire les brochures. Quand les évaluations arrivent, le chef de classe m’appelle pour aller composer. C’est dans ces conditions que je suis en train d’étudier. Aujourd’hui, je sollicite l’aide des ONG et les personnes de bonne volonté pour m’aider à poursuivre les études mais aussi prendre en charge mon enfant. Je souffre mais je ne veux pas abandonner les cours”, a-t-elle indiqué.


Aliou Barry pour Afrinews.org
(+224) 622 304 942




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