Une frappe sur la Syrie se précise, le régime promet de se défendre

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Le régime syrien a promis mardi de se défendre contre une frappe internationale qui semble imminente, le secrétaire américain à la Défense affirmant que ses troupes étaient “prêtes” à agir.

Lors d’une conférence de presse, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, dont le régime est accusé par l’opposition et plusieurs capitales occidentales d’avoir utilisé des armes chimiques, a martelé que son pays se défendrait en cas de frappe et agité l’épouvantail islamiste.

“Nous avons deux options: soit nous rendre, soit nous défendre (…) Le seconde alternative est la meilleure: nous nous défendrons”, a-t-il affirmé.

“S’en prendre à la Syrie n’est pas une mince affaire. Nous avons des moyens de défense qui vont surprendre”, a averti M. Mouallem.

Selon lui, une intervention militaire “servira les intérêts d’Israël et en deuxième lieu du Front al-Nosra”, groupe armé jihadiste combattant avec les rebelles syriens et qui a prêté allégeance à Al-Qaïda.

Mettant ceux qui veulent frapper la Syrie “au défi de montrer ce qu’ils ont comme preuves” concernant un éventuel usage d’armes chimiques par le régime, il a par ailleurs prévenu qu’une telle attaque n’affecterait pas la campagne militaire menée depuis deux ans par Damas contre les rebelles.

Ces déclarations interviennent alors que les Etats-Unis et leurs alliés semblent de plus en plus déterminés à lancer une frappe contre le régime syrien, après l’attaque chimique présumée près de Damas le 21 août.

“Prêts à y aller”

“Nous sommes préparés. Nous avons positionné des éléments pour être capables de répondre à toute option choisie par le président” Barack Obama, a déclaré le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel à la BCC. “Nous sommes prêts à y aller”, a-t-il ajouté.

Il a ajouté que les Etats-Unis allaient bientôt présenter des preuves de l’usage par le régime syrien de Bachar al-Assad d’armes chimiques.

Selon la presseamériaine, M. Obama réfléchirait à une frappe limitée, qui ne durerait probablement pas plus de deux jours selon le Washington Post.

Le New York Times estimait lui aussi que M. Obama donnerait probablement l’ordre d’une opération limitée, tels que des tirs de missiles de croisière depuis des bâtiments américains en Méditerranée, sans chercher à renverser le président Assad.

Le Premier ministre britannique David Cameron a convoqué pour sa part le Parlement pour un vote jeudi sur “la réponse du Royaume-Uni aux attaques à l’arme chimique”.

Downing Street a indiqué que l’armée britannique se préparait à l’éventualité d’une action militaire, tout en assurant qu'”aucune décision n’a encore été prise” sur la forme que pourrait prendre la réponse.

Principal allié de la Syrie, Moscou a de nouveau appelé la communauté internationale à la “prudence”.

“Les tentatives visant à contourner le Conseil de sécurité, créer une fois de plus des prétextes artificiels et infondés pour une intervention militaire dans la région (…) auront des conséquences catastrophiques pour les autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord”, a averti le ministère russe des Affaires étrangères.

Autre allié de Damas, l’Iran a prévenu des “lourdes conséquences” qu’aurait une intervention militaire étrangère.

Si l’Italie a rejeté mardi une intervention sans approbation du Conseil de sécurité de l’ONU, une éventualité évoquée par Londres, la Turquie s’est dite en revanche prête à rejoindre une coalition même sans consensus à l’ONU. L’Allemagne approuverait de son côté une éventuelle “action” si l’usage d’armes chimiques était confirmé.

Mission de l’ONU reportée

L’opposition et des pays occidentaux accusent le régime syrien d’avoir tué des centaines de personnes le 21 août à Moadamiyat al-Cham et dans la Ghouta orientale, deux régions contrôlées par les rebelles à l’ouest et à l’est de Damas, en ayant recours à des gaz toxiques.

Les experts de l’ONU chargés d’enquêter sur ces attaques devait reprendre leur travail mardi, mais leur mission a été reportée à mercredi faute, selon M. Mouallem, de garanties de la part des rebelles concernant leur sécurité.

Mais les insurgés ont démenti ces accusations, affirmant que “le régime essaie de convaincre la mission que la vie de ses membres serait en danger si elle se rendait dans la Ghouta orientale”.

Les experts s’étaient rendus lundi à Mouadamiyat al-Cham, où ils ont effectué, selon l’ONU, une collecte “productive” de preuves.

Malgré des “circonstances très difficiles”, leur convoi ayant essuyé des tirs, les experts ont pu “visiter deux hôpitaux et parler à des témoins, des survivants et des médecins” et “recueillir des échantillons”, a indiqué le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.

Alors que de hauts responsables militaires de pays occidentaux et de la région étaient réunis à Amman pour une deuxième journée de discussions au sujet “des scénarios” possibles sur la Syrie, un haut responsable jordanien a affirmé que son pays ne serait pas une “rampe de lancement” pour une intervention militaire.

La veille, l’Irak s’était dit opposé à l’utilisation de son espace aérien ou de son territoire.

La Ligue arabe devait se réunir mardi au Caire au sujet de la Syrie.

Face à la crainte d’une escalade, les Bourses du Golfe étaient en forte baisse mardi, l’indice de Dubaï perdant plus de 7 et celui d’Arabie saoudite plus de 4%.

Les cours du pétrole étaient de leur côté en nette hausse à New York, une éventuelle intervention en Syrie pouvant déstabiliser l’ensemble de la région, importante zone de production d’or noir.

AFP




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