Amnesty International exhorte le Tchad de rouvrir la frontière avec la Centrafrique et alerte les autorités sur les risques encourus par les civils qui fuient les violences dans leur pays.
La décision du président tchadien Idriss Déby Itno, en début de semaine, de fermer la frontière longue de 1 000 kilomètres entre son pays et la Centrafrique pourrait avoir “des conséquences dramatiques pour les hommes, femmes et enfants fuyant les violences en République centrafricaine qui empirent depuis des mois”, assure Amnesty International.
Pour tenter de maintenir la sécurité dans la zone sud du pays et “protéger la population”, le gouvernement n’autorise désormais plus que les citoyens tchadiens retournant au pays avec leurs biens à passer la frontière “tant que la crise en Centrafrique ne sera pas résolue”.
150 000 ressortissants tchadiens rapatriés
Christian Mukosa, spécialiste de l’Afrique centrale à Amnesty International déplore que N’Djamena “ferme la porte aux personnes qui veulent quitter la République centrafricaine pour se réfugier au Tchad, les condamnant ainsi à souffrir davantage”.
En agissant de la sorte, Idriss Déby Itno tente de mettre fin à l’arrivée croissante de réfugiés dans le sud du pays. En avril dernier, il était allé jusqu’à réclamer une aide de 32 millions d’euros à la communauté internationale. Entre décembre 2013 et le mois de février, le Tchad a rapatrié 150 000 ressortissants.
S’il maintient fermée sa frontière, le Tchad “coupera une voie de communication vitale pour les civils qui cherchent refuge, déplore l’ONG. Les civils centrafricains ne doivent pas être renvoyés de l’autre côté où ils peuvent être attaqués ou tués”.
Jeuneafrique.com