Les services de sécurité soudanais ont arrêté deux figures de l’opposition après que leurs formations se sont mis d’accord pour unir leurs forces contre le gouvernement, a affirmé dimanche un responsable de l’un des partis.
Le Service national de renseignement et de sécurité (NISS) a arrêté samedi soir Farouk Abou Issa, le chef des Forces nationales de consensus (NCF) et Amine Makki Madani, un militant de la société civile, a précisé Siddig Youssif du NCF.
“Ils ont été arrêtés chez eux à 23H00 (21H00 GMT)” samedi, a-t-il expliqué à l’AFP par téléphone. “Nous n’avons depuis eu aucune communication avec eux, et nous ignorons où ils se trouvent”.
Les autorités soudanaises n’étaient pas joignables dans l’immédiat pour commenter ces informations.
Les deux hommes ont signé mercredi à Addis Abeba (Ethiopie) un accord réclamant la formation d’un gouvernement de transition à Khartoum, baptisé “l’Appel du Soudan”. C’est le premier à réunir un spectre aussi large de partis politiques et de groupes rebelles opposés au président soudanais Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 25 ans.
Parmi les signataires figurent le Parti Oumma, des rebelles, des organisations de la société civile et le NCF, qui regroupe plusieurs partis d’opposition.
“Nous exigeons la libération immédiate de Farouk Abou Issa et de tous les détenus politiques”, a déclaré le porte-parole du NCF Mohamed Diaa Eddin lors d’une conférence de presse dimanche.
L’alliance poursuivra son travail “malgré ces mesures répressives”, a-t-il ajouté.
Mariam al-Mahdi, chef adjointe du parti Oumma, a de son côté “dénoncé cette mesure absurde du régime”, soulignant que “ces citoyens avaient seulement exercé leurs droits à chercher la stabilité, la paix et la transition démocratique”.
Mme Mahdi avait été arrêtée en août et détenu un mois à son retour de Paris, où son parti avait tenu des discussions avec les rebelles chercher à renverser M. Béchir.
M. Béchir, arrivé à la tête du Soudan en 1989 par un coup d’Etat, a annoncé en octobre qu’il serait candidat à sa propre succession aux élections prévues en avril.
Le président soudanais, réclamé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide au Darfour, avait lancé en janvier un “dialogue national” pour tenter de régler les crises multiples qui secouent le Soudan, appauvri et ravagé par les conflits, notamment celui au Darfour depuis 2003, qui a fait 300. 000 morts selon l’ONU.
AFP