Plus aucun doute. Le pouvoir de Condé Alfa mène la Guinée au chaos. Cette nuit encore (4 au 5 mars), il y a eu deux morts, qui s’ajoutent aux effroyables tueries qui se déroulent à Conakry depuis la marche pacifique de l’opposition, le 27 février 2013. Ces crimes, perpétrés par les sbires de Condé, ses loubards et les forces policières encadrées par les Bérets rouges de la Garde présidentielle, relèguent à l’arrière-plan le problème des élections législatives. On n’a que faire d’élections, quand le peuple est massacré sauvagement par une dictature sanguinaire.
Condé Alfa a déclaré, le 23 février 2013, qu’il était indifférent aux manifestations de l’opposition politique guinéenne. Mais, après l’impressionnante marche pacifique que celle-ci a organisée le 18 février dernier, il a vu que le rapport de forces tournait à l’avantage de l’opposition. Comme tout dictateur aux abois, acculé de surcroît par une crise politique, économique et sociale sans précédent, il n’a d’autre réponse à apporter que le recours à la violence.
Depuis la dernière marche pacifique du 27 février 2013, le dictateur a lancé les loubards de son parti, le RPG, encadrés par les Bérets rouges de sa garde personnelle contre la population des quartiers de Cosa, Hamdallaye, Koloma, Bambéto …, peuplés majoritairement de Fulbhé, qu’il considère comme ses ennemis. Cette fois, ils ont même attaqué le marché de Taouyah, brûlant et saccageant les commerces et les magasins fulbhé. La preuve que ces attaques sont ciblées, la boutique de la femme du responsable du marché, qui n’est pas fulbhé, a été épargnée. Sur les instructions du gouverneur de Conakry, le condoboy Sékou Resco Camara, le marché de Madina a été saccagé. Et ce sont toujours les commerçants fulbhé qui sont les victimes.
Ces nervis pénètrent dans les concessions, entrent dans les maisons, violent les femmes, arrêtent les jeunes gens qui sont conduits vers des destinations inconnues où ils sont liquidés physiquement. Avec des mises en scène macabres pour intimider l’opposition, comme ce jeune Sow Abdoulaye, jeté au sol à la morgue, les mains liées et les yeux bandés. A ce jour, on parle de neuf morts, après la marche du 27 février. En vérité, ce sont des dizaines de jeunes qui sont enlevés nuitamment, exécutés et jetés dans des fosses communes, comme au temps de Sékou Touré où l’on enfouissait à Nongo les prisonniers morts d’inanition (ce terrain, témoin de manœuvres sordides, est encore visible à Conakry). Comme il l’avait promis, Condé Alfa a bel et bien repris la Guinée « là où Sékou Touré l’a laissée ». C’est la seule promesse que le nouveau dictateur a tenue. Après les domiciles privés, ses tueurs vont jusque dans les mosquées pour les profaner et enlever les fidèles, présumés fulbhé.
Ce ne sont pas les premiers crimes commis par le régime de Condé Alfa. Faya Millimouno, le président du Bloc libéral, ce nouveau parti politique qui suscite une grande espérance au sein de l’opposition guinéenne, a fait un recensement exhaustif des crimes perpétrés par le pouvoir. Il a dénombré 30 cas de meurtres, d’assassinats et de violations graves des droits humains depuis l’arrivée au pouvoir de Condé Alfa, en novembre 2010 (voir le document ci-après, en annexe). Aujourd’hui, il devrait s’asseoir sur le banc des accusés, à la Cour pénale internationale (CPI), aux côtés de son disciple Laurent Gbagbo, dont il utilise les mêmes méthodes génocidaires de recours à des bandits armés, à des chasseurs-sorciers ou milice ethnique et aux voyous sans foi ni loi du RPG.
Condé Alfa est une malédiction. Il incarne la barbarie à l’état pur. Sectaire, haineux, cynique, machiavélique, il est le « Diable boiteux », à l’image de Talleyrand, ainsi surnommé par Napoléon, pour sa duplicité (boiteux, il l’était comme Condé, et diabolique aussi, comme celui-ci). De par sa formation, de type soviétique, il n’entend que le langage de la violence. Et pourtant, lorsque son père, le cuisinier et homme à tout faire d’un administrateur colonial est arrivé en Guinée, venant de Haute Volta (actuel Burkina), il a été accueilli à bras ouverts. Aujourd’hui, voilà comment le fils de l’immigré voltaïque remercie les Guinéens, ses bienfaiteurs. S’il avait été un Guinéen authentique, il ne se serait jamais livré à de telles turpitudes et exactions contre ses compatriotes. De basse extraction, il ne peut qu’abaisser la Guinée. Et sa haine des Fulbhé n’a d’égal que son mépris pour les Guinéens en général, qu’il ne considère que comme chair à pâté.
Il n’a jusqu’à présent pas daigné aller à l’intérieur du pays. L’ingrat, cloîtré dans son palais à Kaloum, s’y livrant à des mœurs et à des pratiques contre nature, comme l’ignoble Kadhafi, ne s’est même pas rendu à Baro, qu’il a décrété comme étant son village d’origine, alors qu’on n’y trouve aucune tombe de ses ancêtres, qui sont tous au Burkina. Aujourd’hui, à Siguiri, qu’il appelle « la capitale du RPG », il est vomi par les populations, très déçues et découragées. Lâché par sa base, il ne peut plus se maintenir que par la violence. Il s’abrite derrière les Maninkas comme d’un paravent, alors qu’il n’appartient pas à cette communauté dont il parle très mal la langue. Le jour où ceux-ci, lassés de ses mensonges, donneront la main aux Fulbhé, son pouvoir va tomber comme un fruit pourri.
Condé Alfa a repris à son compte la doctrine sékoutouréenne du « complot permanent ». Sous le fallacieux prétexte de « tentative d’attentat à la vie du chef de l’Etat », un attentat fomenté de toutes pièces en juillet 2011, il a fait d’une pierre deux coups : éliminer les officiers proches de Sékouba Konaté (président de la Transition en 2010), dont il a une peur bleue ; et attaquer l’UFDG, le principal parti d’opposition. La mascarade judiciaire que l’on voit aujourd’hui sur la RTG ridiculise la justice guinéenne et montre le visage hideux de la dictature.
Tel un bateau ivre, la Guinée est en perdition. Face à la force brutale des Bérets rouges et des bandes armées de Condé Alfa, les Guinéens, aux mains nues, ne peuvent s’en remettre qu’à la communauté internationale et lancent à celle-ci un SOS désespéré : « Sauvez-nous ! » Mais, ce cri d’alarme est sans illusion, sachant ce qu’est la communauté internationale. Un agrégat d’intérêts égoïstes, à la solde des multinationales dont le leitmotiv est la recherche du profit pur, c’est-à-dire le profit après la rémunération normale du capital (les fonds d’investissement réclament de 15% à 20% d’intérêt).
C’est à cette sordide mission que s’attèlent les ambassadeurs en Guinée de la France, patrie auto-proclamée des droits de l’homme et des peuples, tel son actuel représentant à Conakry, Bertrand Cochéry (un supplétif de Bernard Kouchner), ainsi que l’actuel ambassadeur des Etats-Unis, Alexander Laskaris, ce qui est particulièrement consternant, sachant que celui-ci parle au nom de la première puissance économique et militaire du monde. De même que le représentant de l’Union Européenne à Conakry, Philippe Van Damme, dont le parti-pris flagrant pour Condé Alfa fait honte à l’Europe tout entière. On en est encore aux préjugés racistes des Européens, qui considèrent, comme l’avait dit Jacques Chirac au président ivoirien Houphouët-Boigny, que « l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie ». Ne parlons même pas du misérable Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères au moment du second tour de l’élection présidentielle guinéenne, en novembre 2010, complice du hold-up électoral qui a permis à Condé Alfa d’accéder au pouvoir. Il faut savoir que ce Kouchner, mû par ses intérêts matériels et égoïstes, comme tous ses semblables, a extorqué au gouvernement du Gabon, pour un rapport farfelu de 18,5 pages sur la sécurité sociale de ce pays durant une expertise de 2 ans, la somme de 2,6 millions d’euros, soit 140 000 euros la page, pour arriver à la conclusion géniale selon laquelle la sécurité sociale gabonaise ne fonctionne pas. Faut-il en rire ou en pleurer ‘ Aujourd’hui, cet escroc prétend que son ami Condé Alfa lui a confié un projet de construction d’un hôpital à Conakry. Vous verrez ce que cela va nous coûter.
Par communauté internationale, il faut entendre l’Union africaine et, plus près de nous, la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (ECOWAS, en anglais). L’une des premières décisions de Condé Alfa, sitôt arrivé au pouvoir, a été de dissoudre le Groupe international de contact pour la Guinée (GIC-G), qui avait été mis sur pied par l’Union africaine en 2009 pour assurer la Transition, après le coup d’Etat du capitaine Dadis Camara, le 23 décembre 2008. Et ce, pour dissimuler à l’opinion publique internationale les turpitudes qu’il s’apprêtait à commettre. Cette institution comprend l’Union africaine, des pays voisins de la Guinée avec à leur tête le Nigeria, pays siège de la CEDEAO, l’Union européenne (UE), l’Organisation des Nations unies (ONU) et d’autres organisations internationales.
Les partis politiques de l’opposition, appuyés par les Guinéens de l’étranger, doivent lancer un appel de détresse à l’Union africaine, afin qu’elle ressuscite le Groupe international de contact pour la Guinée, le GIC-G.
Nous, Guinéens de l’étranger, en particulier résidant en France, levons-nous pour marcher sur l’Assemblée nationale française, devant le Palais Bourbon. Bien sûr, Paris et François Hollande ne nous entendront pas, mais le monde entier nous entendra.
Par le détournement des ressources minières guinéennes, Condé Alfa a amassé une immense fortune, qui se chiffre en centaines de millions de dollars. Mais, cet argent ne le sauvera pas. Il finira comme Kadhafi, lynché par la révolte populaire.
Source : GuineeActu