La semaine qui s’est écoulée, les journaux de la place ont consacré leurs espaces aux sujets tels que l’obtention du PPTE, la récente marche de l’opposition, le remplacement de Louncény Camara à la tête de la CENI, la visite du Premier ministre Saîd Fofana chez Cellou Dalein Diallo et la libération de l’ancien ministre des Finances Cheick Ahmed Camara.
La nouvelle de l’obtention du PPTE a été relayé par le journal Les Faits, dans sa livraison N° 035 du 26 septembre sous le titre victoire d la 3èmeRépublique sur le PPTE, le FMI et la BM approuvent le dossier guinéen! A l’entame, le journaliste plante le décor en ces termes : ‘’Le premier gouvernement de la 3ème République vient de gagner le premier pari de la bonne gouvernance économique. La nouvelle vient de tomber du côté des USA. Ainsi, la Guinée vient de bénéficier d’un allègement de sa dette extérieure de deux milliards quatre cent millions de dollars américains par les institutions financières internationales que sont la banque mondiale BM et le fonds monétaire international FMI les 25 et 26 septembre à travers le vote de leur conseil d’administration.’’
Puis viennent les félicitations : ‘’L’atteinte donc du point d’achèvement de l’initiative PPTE offre une occasion de féliciter les efforts du président de la République, le Pr Alpha Condé.’’ Des félicitations suivies de coups de piques à l’endroit des opposants et anciens premiers ministres : ‘’En atteignant le point d’achèvement de l’initiative PPTE, le président Alpha Condé de Guinée, aura fait en 18 mois ce que ses farouches opposants, anciens ministres et anciens premiers ministres comme Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Lansana Kouyaté et consorts n’ont pu réaliser à cause de l’amateurisme, la gabegie, le clientélisme et l’affairisme politique à outrance imprimés.’’ Conscient quand même de la réalité du terrain, l’auteur du papier conclut : ‘’Les jours à venir risquent d’être difficiles pour le gouvernement car la période post PPTE est une autre paire de manches avec ses réalités.’’
La République dans son N°366 du 28 septembre a titré à propos, La Guinée obtient le PPTE, félicitation Camarade Alpha mais les défis persistent. Après une brève présentation de l’acquis, le journal revient sur les points de vue de quelques personnes notamment, celui d’Ousmane Diagana, directeur des opérations de la BM et de Sidya Touré, président de l’UFR. Pour le premier : ‘’Ce point d’achèvement est une étape importante dans la mesure où cela marque une certaine normalisation de la situation économique. Mais en même temps, les défis pour le pays restent encore extrêmement importants à cause de la situation sociale en termes de pauvreté qui est préoccupante. ‘’ Par ailleurs, note le journaliste, Sidya Touré leader de l’UFR a aussi apporté son appréciation : ‘’C’est une bonne chose pour le pays, on ne peut pas dire le contraire, mais je crois que ce n’est pas le résultat d’une opération banale pendant ces six derniers mois…C’est nous qui avons entrepris le programme en 1997 qui s’est terminé en 2000.’’ Mais ajoute t-il : ‘’Mainrgenttenant que c’est obtenu, j’estime que la Guinée a un ratio de soutenabilité de la dette qui va lui permettre d’aller sur les marchés financiers pour emprunter de l’argent. Un vrai défi à relever’, pense t-il.
Sur le sujet de la récente marche de l’opposition, Le Populaire dans son N°319 du 24 septembre a titré, après la manifestation de l’opposition, la vengeance des pro-Alpha endeuille le pays. ‘’Un jour, il pose de bons actes et le monde entier l’applaudit, deux jours après il gâte tout. Il met tout le monde sur son dos comme s’il n’avait pas souffert de la dictature de ses prédécesseurs’’ commence par écrire l’auteur du l’article qui continue par la narration de la marche du 20 septembre pour déboucher sur les incidents qui ont suivi. ‘’Pour une fois, la manifestation pacifique de l’opposition s’est déroulée le 20 septembre comme le veulent les démocrates du monde et les partisans éclairés de son régime. Tout s’est passé sans incidents graves, sauf qu’ au niveau du tronçon kényen-Madina où des altercations ont été enregistrées entre manifestants de l’opposition et partisans du régime communément appelé Casse, ont occasionné des heurts entre assaillants et forces de l’ordre.’’ Et parlant de la journée du vendredi le journaliste écrit : ‘’ Personne ne s’attendait à ce que, après cette journée qui a vu la démocratie prendre vie dans les rues de Conakry, vengeance s’en suive avec ses corollaires de commerces situés dans les quartiers de Madina et de Mafanco brûlés, des motos et des véhicules incendiés, des chasses à l’homme dans les quartiers, des blessés dans les rangs des manifestants et des hommes en uniforme et surtout la mort d’un jeune homme de 24 du nom de Alpha Amadou Barry par balle.’’
Le Standard, dans sa livraison N°139 du 25 septembre a lui aussi titré sur le même sujet, marche de l’opposition radicale, au comble de la mauvaise foi et de la provocation. Un article que l’auteur commence sur ce ton : ‘’ Il fallait être assez dupe pour croire en la sincérité du syndicat d’anciens premiers ministres du Gl Conté. Ils voulaient absolument de l’autoroute pour organiser leur fameuse marche pacifique, ce n’était pas évidemment pas fortuit. Pour qui sait que l’itinéraire exigé correspond au fief du pouvoir en place, y faire pénétrer des partisans du camp opposé, c’est naturellement faire dans la provocation.’’ Et parlant de dérives, l’auteur mentionne : ‘’On peut dire qu’ils ont cette fois ci plus ou moins atteint leur but. Cependant qu’en tendant en même temps de réveiller les démons, ils n’ont peut être pas suffisamment mesuré marche, l’ampleur des risques encourus. Après le déroulement de leur fameuse marche, bien sûr qu’ils ont trop vite crié victoire. Effet boomrang oblige sans doute ! Si leur but était une fois de plus d’écorcher l’image de la Guinée, on peut dire qu’ils ont plus ou moins engrangé de précieux points. Mais à quel prix au juste ‘ Allez demander à certains commerçants de Madina ou même de simples passants ou automobilistes qui ont u leurs engins fortement endommagés les lendemains de la marche désastreuse de l’opposition radicale.’’
A propos du remplacement de Louncény Camara à la tête de la CENI, Le Standard toujours dans sa livraison N°139 du 25 septembre, a titré, remplacement de Louncény Camara à la tête de la CENI, une autre contestation déjà ! Et le journaliste de noter : ‘’ Il ne s’agit pas d’opposants vindicatifs sur les bords, mais du monde syndical qui, comme pour se fondre dans un mouvement d’ensemble, entretient d’ores et déjà une polémique autour du choix du remplaçant de Louncény Camara à la CENI.’’ Et parlant de la lettre écrite à propos : ‘’le contenu de la lettre est on ne peut très clair. Cette lettre, la précision est de taille, émane de l’USTG, l’union syndicale des travailleurs de Guinée, qui compte assurément parmi les plus importantes centrales syndicales du pays. Dans une missive qu’elle vient d’adresser à l’inter centrale et l’inter syndicale, elle fait étalage non seulement de certains préoccupations d’ordre corporatives, en plus, elle s’élève contre le fait que le monde syndical ait d’ores et déjà désigné le successeur de Louncény Camara à la CENI. Une désignation qui se serait faite avec un certain empressement, sur fond d’opacité, insinue la lettre signée du Secrétaire général par intérim de l’USTG.’’
La République dans son N°366 du 28 septembre a aussi traité ce sujet sous le titre, nouvelle CENI, vent de boulet chez les syndicats et le CNOSC. Le CNOSC semble avoir jeté son dévolu sur Bakary Fofana pour le représenter à la CENI, version recomposée, lit-on. Mais : ‘’l’ancien ministre des Affaires Etrangères de la transition version Sékouba Konaté est loin de faire l’unanimité. Car certains membres du CNOSC sont vite montés au créneau pour fustiger ce choix estimant que ce dernier étant un ancien ministre de la transition, ne peut être représentatif que quand la transition sera à son terme. Comme quoi, il n’est pas question que Fofana fasse office de représentant du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne au sein de la CENI.’’ Ce qui relance le débat sur la crédibilité actuelle du CNOSC traversée par des divisions internes ces derniers temps, conclut le journal.
Quant à la visite du Premier ministre Saîd Fofana chez Cellou Dalein Diallo, Le Défi dans son N° 259 du 24 septembre a titré, Le PM chez Dalein, ce qu’ils se sont réellement dit. Le journal est revenu sur les échanges entre la délégation conduite par le premier ministre pour venir au nom du président de la République pour présenter les condoléances du gouvernement suite à la mort d’Alpha Amadou Barry à Bambeto au cours des accrochages entre les partisans du pouvoir et ceux de l’opposition. Des condoléances plus une enveloppe de dix millions de francs guinéens au chef de file de l’opposition guinéenne qui a rechigné à prendre l’argent selon l’auteur d l’article. ‘’Merci quand même d’être venus pour présenter les condoléances d’usage. Mais moi je ne prendrai pas cet argent.’’ A renchérit Dalein. Mais le chef du gouvernement ajoutera que cet agent est destiné à la famille éplorée. Alors, rétorque Cellou Dalein : ‘’Dans ce cas, allez voir la famille ! Si c’est pour de l’argent, moi-même je peux en donner à la famille de la victime.’’ Et le chef du gouvernement de prier Dalein de calmer la situation, les esprits et la rue du côté de Bambeto pour que la circulation reprenne normalement et leur permettre de se frayer un chemin pour se rendre dans la famille. Réplique de Cellou : ‘’Mais que croyez vous ‘ Je n’ai pas demandé aux gens de sortir dans la rue, je ne leur demanderai pas de rentrer. Je ne le leur demanderai que si vous libérez tous les prisonniers, vous reconnaissez les 11 personnes tuées par balle au cours de vos répressions. Sans cela, je n’interviendrai pas.’’ C’est après ces quiproquos que le premier ministre a émis le souhait de repartir au palais sekhoutouréya pour voir le président et lui rendre compte conclut le journal.
Sur le dernier sujet de cette revue qui est la libération de l’ancien ministre des Finances Cheick Ahmed Camara, L’Obsevateur dans son N°613 du 25 septembre a titré, maison centrale, les dessous de la libération de Cheick Ahmed Camara. Cheick Ahmed Camara, l’ancien ministre des finances, actuel président de l’Union de la Basse Côte a été arrêté pour dit on détournement de 15 milliards de francs guinéens en compagnie de Idrissa Thiam, ancien protocole de Conté. Une affaire purement politique selon les intéressés. Cheick Ahmadou a confié, rapporte le journal que le juge d’instruction lui a dit vers midi qu’il est tenu obligé de l’arrêter sur le champ. ‘’J’ai fait ma prière en prison. C’est le président de la République qui m’a appelé au téléphone pour me dire que je suis libre. C’est lui qui m’a libéré. Autrement, je serai prisonnier maintenant.’’ Revenant sur les motifs, l’ancien ministre soutient que c’est pour des raisons politiques. ‘’Tout est politique mais je suis libre avec Idrissa Thiam. Il a été arrêté à cause de moi’’ a-t-il expliqué. Le journal conclut en rapportant ses sources selon lesquelles le chef de l’Etat aurait proposé des offres ministérielles à Cheick Ahmed Camara mais l’intéressé a décliné. ‘’Il est très influent en Basse Guinée et le Chef de l’État veut qu’il travaille ensemble mais il a dit non. On le soupçonne d’être très proche de l’opposition.’’