Revue de presse: le «palabre» malien de la dernière chance

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C’est en principe dans la même salle du palais présidentiel à Ouagadougou où la médiation burkinabè a, en son temps, joué son rôle de facilitation dans la crise ivoirienne, que s’ouvrent aujourd’hui les négociations officielles en vue de régler le cas de la ville de Kidal, toujours contrôlée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), afin de permettre l’organisation du premier tour de l’élection présidentielle sur l’ensemble du territoire malien le 28 juillet prochain.

Pour planter le décor de ces négociations, le quotidien ougalais Le Pays commence par convoquer ce matin la sagesse traditionnelle africaine. « Si la pluie échoue à ramener le cabri au bercail, c’est le gourdin qui s’en charge », formule le journal. Traduction : « Bamako ayant échoué à faire entendre raison au Mouvement national de libération de l’Azawad pour une libération pacifique de Kidal, c’est l’armée malienne qui a entrepris de le faire par la force. Avec l’entêtement bovin de ce mouvement à interdire l’accès de Kidal à l’armée malienne et les exactions contre la peau noire dans cette ville, tous les ingrédients d’une reprise de cette ville par la force étaient réunis », résume Le Pays. Qui prodigue ses conseils : « Il appartient maintenant au MNLA de faire preuve de réalisme. (…) Sans l’appui des islamistes, ce mouvement touareg n’est pas à la hauteur de ses ambitions militaires. (…) Même à l’échelle politique, le MNLA n’a visiblement pas d’attache solide, pas d’ancrage réel sur les populations », martèle Le Pays, qui prolonge : « Sauf donc à vouloir creuser sa propre tombe, ce mouvement rebelle devrait chercher sans délai une porte de sortie ».

Mali : discrimination positive

Pendant ce temps, au Mali-même, une bonne partie de la presse enfonce le clou dans le pilori du MNLA. Pour ne citer qu’un exemple, le journal L’Indépendant détaille ce qu’il appelle les « avantages colossaux » ayant été par le passé accordés aux « cadres civilo-militaires de Kidal ». Suit un inventaire à la Prévert détaillant ce que le journal nomme des « efforts du gouvernement ayant abouti à la promotion d’une bonne brochette de cadres touaregs » ainsi qu’une liste « loin d’être exhaustive » de noms de personnes ayant bénéficié de ces « avantages ». L’Indépendant évoque aussi les « investissements consentis » dans cette région par le pouvoir central ainsi que le « quota » réservé à cette région dans le cadre de « l’intégration à la fonction publique ». Ambiance.

Et l’on pourrait multiplier les exemples de ce tonneau-là. Alors, que faut-il attendre des pourparlers de Ouagadougou en particulier comme des efforts de la communauté internationale en général dans le règlement de la question malienne ‘ Le Prétoire a comme un doute. Evoquant ce qu’il appelle la « mascarade électorale qui se prépare », et qui est, selon lui, une « grossière erreur », le journal confesse, avec ce qui s’apparente à un certain désarroi, l’impuissance de nombre d’observateurs maliens de la situation sociopolitique prévalant dans leur pays. « Certes, le Mali a urgemment besoin d’élections mais la plus grande nécessité reste le changement. Sans véritable changement tout ne serait que travestissement. Il ne suffira pas d’élire, formellement, un nouveau président de la République pour éviter d’affronter les vrais problèmes du pays ». Certes, serait-on tentés d’ajouter, avec les points de suspension qui s’imposent.

Mali : Macky Sall met balle à terre

Et puis ce matin, le président sénégalais parle du Mali dans la presse française. Dans un entretien accordé au journal Le Figaro, Macky Sall prédit que « nous allons revenir à la normalité constitutionnelle avec l’organisation d’une élection présidentielle fin juillet, malgré quelques difficultés autour de Kidal où se trouve aujourd’hui le MNLA ». A la question de savoir s’il est favorable à un retour rapide de l’armée malienne à Kidal, le président sénégalais estime « qu’il faudrait un délai. Kidal doit être traité de façon appropriée, dit Macky Sall au Figaro. On est très près de trouver une solution par le dialogue à Ouagadougou pour que les élections se déroulent sur tout le territoire malien. Ce n’est pas la peine, à 15 jours près, de risquer une nouvelle guerre. Tout le monde doit y mettre du sien ».

RCA : peur sur Bangui

Ce récit de ce qui s’est passé lors de la prise de Bangui : le quotidien Libération a recueilli une dizaine de témoignages dans la capitale centrafricaine, relatant les heures d’angoisse vécues par des expatriés français « seuls face aux pillards » à Bangui. Scènes d’effroi, de terreur et d’intimidation qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.

Deux mois et demi après les événements, les Français de Bangui restent « partagés entre incompréhension et colère », constate Libération. Certes, les combats « ont cessé » en Centrafrique, concède le journal. «Mais la peur et l’inquiétude sont toujours là», souligne une expatriée française dans Libération.

RFI




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