La marche du 27 août, l’interpellation du fils de Dalein, la restructuration de la SOGUIPAMI…Tels ont été les événements phares ayant focalisé l’attention des journaux guinéens la semaine dernière.
En Guinée, l’actualité durant la semaine écoulée aura été particulièrement dominée par la marche que la coalition des partis politiques regroupés au sein de l’ADP et du Collectif, avait projeté d’organiser le 27 août dernier ; l’interdiction qui en a été faite par les autorités et la vague de démissions qu’elle a suscitée au sein des institutions de la République.
Cette marche de l’aile dure de l’opposition guinéenne dont l’interdiction a tourné à de violentes échauffourées entre opposants et forces de l’ordre le lundi 27 août, a été diversement et abondamment commentée dans les colonnes des journaux de la place.
Dans sa livraison du 28 août, notre confrère, L’Observateur titrait à sa grande une : La résidence de Lansana Kouyaté assiégée, les opposants pris en otage. Cet hebdomadaire d’analyses et d’informations générales, est largement revenu sur le film de cette journée de marche qui a été fortement agitée et riche en évènements.
L’Observateur affirme à sa page 2 que la marche de l’opposition a été étouffée dans l’œuf. Notre confrère qui commence la narration du film de cette journée par le domicile du président de l’UFDG à Dixinn, revient sur les affrontements qui ont éclaté aux premières heures de la matinée de ce 27 entre, d’un côté, les forces de l’ordre et militants de l’opposition et, de l’autre, entre manifestants et contre manifestants.
L’Observateur témoigne que très tôt le lundi matin, le principal opposant, Cellou Dalein Diallo s’est retrouvé assiégé à son domicile en compagnie d’autres ténors de l’opposition. Il leur a fallu, mentionne-t-il, un forcing de leur part pour briser ce siège et rejoindre finalement le domicile de Lansana Kouyaté.
A Matoto, affirme-t-il, les opposants avaient été pris en otage au domicile de l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté dont toutes les voies d’accès ont été bouclées par les éléments des forces de l’ordre. Les nombreuses tentatives menées par les leaders pour rallier l’autoroute se sont heurtées à une farouche résistance des forces de l’ordre. Des scènes qui, rapporte notre confrère, auraient donné lieu à des affrontements au cours desquels, certains véhicules des leaders auraient été endommagés.
Durant ce siège de la résidence de Lansana Kouyaté, le Procureur de Mafanco, Moundjour Chérif et un commissaire de police auraient échappé à un lynchage de la part des manifestants qui y étaient retranchés, a-t-il indiqué.
Revenant toujours sur cette marche du 27 août, le journal La République faisant allusion au célèbre feuilleton ‘’24 heures Chrono’’ de Jack Bauer, plaquait à la une de sa parution du 29 août : Marche pacifique du 27 août, 15 heures chrono d’une incroyable journée de ‘’prise d’otages’’.
Tout comme L’Observateur, La République s’est largement fait l’écho de cette journée de forte agitation qu’elle a séquencé en des épisodes sous forme d’un feuilleton intitulé ‘’les 15 heures chrono’’.
Dans son long récit à couper le souffle, le premier quotidien privé guinéen, fait savoir que le blocus imposé aux leaders n’a été finalement levé qu’aux environs de 20 heures.
Dans ‘’La République’’ comme dans ‘’l’Observateur’’, on note que la fin de cette journée a été sanctionnée par la publication dans la soirée du 27 août d’une déclaration. Dans laquelle, le Collectif et l’ADP ont annoncé entre autres, le retrait de leurs représentants du gouvernement, du CNT, de la CENI ; la poursuite des manifestations sur toute l’étendue du territoire national en signe de désapprobation de cette journée de répression.
Sur la marche du 27 août, à la manchette de ‘’L’Indépendant’’ du 30 août, l’on pouvait lire : Impasse politique, le Pouvoir dans l’embarras.
Selon l’hebdomadaire, la déclaration de l’opposition publiée au soir de la marche du 27 août et qui dénonçait la tentative d’assassinat de ses leaders, met le pouvoir dans une situation d’embarras.
‘’La journée du 27 août a été très agitée à Conakry où l’interdiction d’une marche pacifique de l’opposition a viré à l’affrontement entre forces de l’ordre et opposants. Les leaders de l’opposition ont été empêchés de rallier le point de regroupement prévu pour la marche, dans la commune de Matoto. A la résidence de l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté, où ils se sont tous retrouvés, des éléments de la gendarmerie ont bloqué toutes les issues menant à cette résidence. La tentative des opposants de mettre le nez dehors s’est soldée par des tirs d’armes à feu. Et le véhicule de Lansana Kouyaté, à bord duquel se trouvaient le leader de l’opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, un autre Premier ministre devenu leader politique, a essuyé des tirs à balles réelles. Obligeant le chauffeur à manœuvrer pour retourner à son de départ’’, témoigne le journal avant de préciser que les projectiles n’ont heureusement pas atteints les opposants.
Ce journal d’analyses et d’informations générales raconte que l’opposition, dans la même déclaration du 27 août, accuse les dispositifs des forces de l’ordre sous le commandement du colonel Balla Samoura d’avoir bloqué violemment l’avancée de leur convoi en l’inondant de gaz lacrymogène, de projectiles dangereux et des balles réelles. Qualifiant la situation d’inédite incluant une tentative d’assassinat des leaders politiques portant les germes d’une véritable dérive dictatoriale.
Toujours par rapport aux évènements de la marche du 27, L’Indépendant estime que l’interpellation du fils de Dalein, constitue comme il titrait à son bandeau, une Affaire qui crée la polémique. Allusion faite à la contradiction patente entre les arguments défendus par son père qui établit un lien entre cette arrestation et la marche et ceux du pouvoir, qui soutient le contraire.
A cet effet, le journal a livré dans ses colonnes l’intégralité des témoignages du principal concerné, Ahmed Tidiane Diallo, Aspirant en formation à l’académie militaire de Moscou, de son ami le lieutenant Abdallah Kouyaté et du porte-parole du Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale, commandant Barry Mamadou Alpha sur les circonstances de cette interpellation.
Quant à l’hebdomadaire, Le Nimba, il renchérit en affirmant que le jeune sous officier a ‘’désavoué sa famille’’. ‘’Alors que sa famille clamait qu’il a été arrêté dans le cadre de la marche du 27 août, le fils aîné du leader de l’UFDG, Ahmed Tidiane Diallo a reconnu lundi soir sur les ondes de la RTG que son arrestation n’était liée à une quelconque raison politique. Sonnant comme un camouflet pour l’opposition qui voudrait politiser cette situation’’, écrit le journal Le Nimba.
Autre sujet d’actualité non moins important qui a été traité la semaine dernière dans Le Nimba, c’est la décision de restructuration de la SOGUIPAMI qui vient d’être prise par le président Alpha Condé.
Le journal souligne que dans le cadre de la recherche d’une structure plus commode et adaptée à la réalité minière du pays, le chef de l’Etat Alpha Condé a signé le 10 août un décret portant ‘’mesures transitoires de gestion de la Société Guinéenne du Patrimoine Minier (SOGUIPAMI).
Selon Le Nimba, ce décret vient apporter une modification à celui du 11 août 2011 portant création d’une société de patrimoine du secteur minier.
A en croire notre confrère Le Nimba, l’une des grandes mutations apportée par la nouvelle mesure se traduit par le fait que la SOGUIPAMI sera désormais chargée de la gestion du portefeuille minier de l’Etat. En claire, précise l’hebdomadaire, la SOGUIPAMI participera aux négociations du gouvernement sur le développement des infrastructures minières.
Toutefois, remarque le journal, la SOGUIPAMI doit tout gérer pour le compte du Trésor public. ‘’Elle ne percevra pas de recettes provenant des actions et participations de l’Etat dans les sociétés minières ainsi que les titres miniers. Ceux-ci seront directement versés au Trésor public’’, martèle le canard.
Nous terminons cette revue de l’actualité guinéenne de la semaine dernière par un fait divers portant sur un cas de viol que nous rapporte le journall’Indépendant. Selon notre confrère, un margis-chef a été arrêté à Matoto suite au viol d’une adolescente de 15 ans la semaine dernière.
‘’Le présumé violeur connu sous le sobriquet de ‘’Ibro’’ devait être déféré à la Maison centrale de Conakry. Ses deux complices eux, sont en cavale, selon des sources policières. Ibro avait été conduit à l’Escadron Mobile numéro 4 dès après son interpellation. Sa victime, une collégienne en classe de 10èmeannée a été mise sous observation pour quelques jours par les médecins. Afin de voir si elle ne va développer d’infections dues à ce viol’’, nous apprend enfin le journal.
Guineenews