RDC: Dotée de drones d’observation, l’ONU compte “s’attaquer” aux rebelles

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Les Nations unies ont averti jeudi qu’elles vont s’attaquer aux dizaines de groupes rebelles présents dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), aidées par les drones de reconnaissance dont disposent désormais, pour la première fois, des Casques bleus.

Après la défaite début novembre des rebelles du M23, il y a une “perspective de pouvoir s’attaquer à d’autres groupes armés”, a déclaré le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, à Goma, capitale de la province congolaise du Nord-Kivu, à l’occasion du vol inaugural du premier avion sans pilote jamais utilisé par une mission onusienne.

M. Ladsous a jugé que les drones étaient “un outil incomparable dans cette perspective”. Ces aéronefs ont pour mission de surveiller les provinces du Nord et du Sud-Kivu, et “vont nous donner une information précise utilisable tout de suite en temps réel sur le plan tactique”, a-t-il dit.

Les propos de M. Ladsous contrastent avec ceux du chef de la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), Martin Kobler, qui déclarait encore mi-novembre que les Nations unies étaient décidées à “combattre” les groupes armés mais préféraient “une voie paisible” de désarmement volontaire des rebelles.

La Monusco dispose pour l’heure de deux avions sans pilote. Ces engins, non armés, et voués exclusivement à la reconnaissance, doivent permettre aux Casques bleus de surveiller les provinces du Nord et du Sud-Kivu, où sévissent des dizaines de groupes armés que la Monusco a pour mandat de “neutraliser”.

Le déploiement des drones est le dernier épisode d’ajustement des moyens de la Monusco à la situation sur le terrain.

Créée en 1999, comme une force d’observation (elle s’appelait alors la Monuc), la Mission a vu son mandat se renforcer au fil des années, alors qu’elle s’avérait incapable d’empêcher les conflits meurtrissant le pays: elle est ainsi devenue une force de maintien de la paix, dont les prérogatives ont été progressivement augmentées jusqu’à ce qu’elle soit dotée, en mars, d’une brigade d’intervention et d’un mandat offensif.

Forte de plus de 20.000 hommes en uniforme, la Monusco est l’une des deux plus importantes missions de l’ONU au monde, avec celle déployée au Darfour, et coûtera pour l’exercice annuel en cours 1,5 milliard de dollars. L’essentiel de son dispositif se trouve désormais dans l’Est du pays.

Les drones onusiens doivent aussi assurer un contrôle de la frontière entre la RDC et l’Ouganda et le Rwanda, afin de dissuader ces deux pays d’apporter un soutien à certaines milices congolaises.

Kigali et Kampala sont notamment accusées par l’ONU d’avoir soutenu le Mouvement du 23 Mars (M23), vaincu début novembre par l’armée congolaise, avec le soutien de la Monusco.

A terme, cette dernière doit se doter de cinq drones fabriqués par Selex ES, filiale du groupe italien d’aéronautique et de défense Finmeccanica, et compte être en mesure d’assurer à partir du mois de mars une surveillance aérienne 24 heures sur 24.

Le général de corps d’armée brésilien Carlos Alberto dos Santos Cruz, chef de la force militaire de la Monusco, a indiqué que les drones avaient une autonomie de vol d'”à peu près dix heures”.

Les appareils sont conçus pour évoluer entre 2.000 et 3.000 mètres d’altitude, et ont un rayon d’action de 200 kilomètres environ.

Selon le général, ces aéronefs permettront d’observer aussi bien les groupes armés que les mouvements de population (le Nord et le Sud-Kivu comptent plus de 1,6 million de déplacés internes, selon l’ONU), notamment “dans les zones boisées” particulièrement nombreuses et denses dans ces régions équatoriales.

AFP




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