Les comparutions de Moussa Dadis Camara se suivent et se ressemblent. Il répète la version, qu’il développe depuis son premier interrogatoire, continue de se dédouaner, décrit un gouvernement et une armée qu’il ne contrôlait pas totalement. 

Le 28 septembre 2009 ? Il était dans son bureau, assure-t-il, et il n’a donné aucune instruction à ses troupes pour réprimer la manifestation de l’opposition. Dadis désigne le principal responsable du massacre selon lui : c’est Aboubacar Diakité, alias Toumba, son aide de camp à l’époque. Ce dernier qui a reconnu s’être rendu au stade. 

« J’en ai déjà suffisamment parlé les semaines passées » 

Pour le reste, l’ex-putschiste reste évasif, refuse d’aborder même certains éléments de l’histoire. « Je ne saurais répondre à cette question, maître », réplique-t-il plusieurs fois. « J’en ai déjà suffisamment parlé les semaines passées ». 

Après les parties civiles, le tribunal demandera à la défense de poser des questions. Un moment très attendu par les Guinéens. La confrontation avec les avocats de Toumba s’annonce tendue, vigoureuse. Maître Paul Yomba Kourouma a prévenu au mois de décembre : « J’ai demandé à mon confrère qui assure avec moi la défense de Toumba de l’asphyxier, mais de ne pas le tuer, pour que moi-même je l’achève », fin de citation.

RFI