“Nous avons suivi avec attention le procès des présumés responsables et témoins du
massacre du 28 septembre 2009 et jours suivants. Tout d’abord, nous nous réjouissons que ce procès ait eu lieu. Nous félicitons l’ensemble des personnes et organisations qui ont contribué à cela. Malheureusement, malgré l’insistance du tribunal : juges, procureurs et avocats sur certains faits et détails, nous restons sans réponse à certaines questions dont entre autre :
1.Où se trouvent les fosses communes ?
2.Ces quelques officiers qui se sont relayés devant la barre sont-ils les seuls
responsables de ce carnage (commanditaires et exécutants) ?
3.Sont-ils capable à eux seuls d’encercler le stade, de tuer, de violer, d’enfermer, de
transporter et d’enfouir dans des fosses communes tous les cadavres ?
4.Sont-ils capable à eux seuls de terroriser, de blesser, de violenter, de séquestrer et
de faire disparaître autant de personnes ?
5.Qui sont les membres du club de Chelsea? Où sont-ils ?
6.Qui a donné l’ordre de faire ce carnage ?
7.Qui a ouvert les portails du stade ?
8. Qui sont ceux qui étaient habillés en civil et qui poignardaient les manifestants?
9.Pourquoi certains hauts responsables d’alors n’ont pas été convoqués même en
tant que témoins ?
10. Peut-on considérer ce procès comme étant le début ? La jurisprudence nous
enseigne que la vérité a besoin de temps.
11.Les victimes seront-elles rétablies dans leurs droits ?
12.Ce procès nous a-t-il permis de connaître avec exactitude le nombre de tués et ou disparus ?
À quelques jours du verdict, nous victimes et associations des parents de victimes
souhaitons que le 31 juillet ne marque pas la fin du procès car toute la vérité n’est
probablement pas dite. Il y a certainement d’autres bourreaux dans la nature. Si on se réfère du génocide rwandais ou du procès de Nuremberg, les langues se délient encore et cela permet de démasquer des coupables malgré le changement de filiation pour certains.”
Bruxelles, le 24 juillet 2024
Le collectif des guinéens contre la répression