Conakry- Six ans après les douloureux événements du 28 septembre 2009 dans le stade du même nom, le collectif des associations des victimes était encore ce lundi devant les hommes des médias pour commémorer cette journée où plus de 157 personnes avaient été massacrées par la junte au pouvoir à l’époque, a appris Afrinews.org
Lors de cette conférence de presse, le collectif des associations des victimes (CAVE28/09) a exigé que la lumière soit faite sur ce drame afin que les auteurs soient identifiés, traduits et punis à la hauteur de leur forfaiture sans oublier la réinsertion sociale et professionnelle et la prise en charge médicale des victimes. Et parallèlement, le collectif a organisé une cérémonie de prière et de Lecture du saint coran à la grande mosquée Fayçal pour conjurer que de tel crime ne se répète plus en Guinée.
Dans son discours, Ibrahim Barry a rappelé que ces crime infamants condamnés par la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 sont aussi condamnés par nos valeurs traditionnelles. Il a cité pour illustration la charte de Kouroukan Fougan de 1235 dont l’article 5 protège les libertés fondamentales: ‘’chacun a droit à la vie et à la préservation de son intégrité physique’’. Poursuivant, le représentant des victimes a fait cas de l’article 14 qui interdit toute violence à l’égard des femmes: ‘’ n’offenser jamais nos femmes, nos mères’’.
Le président de l’ONG a également déploré l’attitude du gouvernement et de l’opposition qui étaient parties prenantes du forum des forces vives.
Les uns occupés à inaugurer le barrage hydroélectrique de Kaleta en cette date anniversaire et les autres préoccupés à sillonner l’intérieur du pays dans le cadre de la campagne électorale en vue de la présidentielle du 11 Octobre.
Pour mémoire, le 23 décembre 2009, c’est-à-dire cinquante ans après l’indépendance, une junte militaire monte au pouvoir en Guinée suite au décès du président Lansana Conté. La liesse populaire qui accompagnait cette montée fasciste sera éphémère. Suite à la volonté exprimée du chef de la junte de s’éterniser au pouvoir, les forces vives organisent une manifestation pacifique au stade du 28 septembre pour dire non à la candidature du chef de la junte aux élections présidentielles prochaine ; ce sera l’hécatombe ! L’une des journées les plus sombres du pays : 157 morts plus de 90 portés disparues, des milliers de blessés et 109 femmes violées.
Boubacar Barry pour Afrinews
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