La capitale guinéenne renoue avec les manifestations de rue. Après quelques jours de trêve, les forces vives reconstituées ont appelé à une nouvelle manifestation dans le grand Conakry pour dénoncer la gestion unilatérale de la transition en cours et exiger la libération des principales figures du FNDC. Bilan plusieurs arrestations, des blessés et des morts ont été enregistré, apprend-on au près des organisateurs.
Dans la banlieue de Conakry, des affrontements ont éclaté tôt le matin de ce 10 mai 2023 entre jeunes manifestants et forces de défense et de sécurité(FDS) sur l’axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa-Sonfonia dans la commune de Ratoma. Le bilan provisoire est de sept morts et de nombreux blessés par balles. Plusieurs cas d’arrestations ont été signalées dans les rangs des opposants à la junte militaire.
Plusieurs témoins confirment l’arrestation de jeunes leaders de l’axe et autres moralisateurs. Mamadou Hafiziou Diallo rencontré à Koloma1 raconte sa mésaventure:
“ j’avais fait l’objet d’arrestation ainsi que certains de mes amis, nous avons été malmenés et conduits en prison. Ce sont des agents guidés par des jeunes à la solde des putschistes qui sont en train d’indiquer les domiciles des responsables locaux des forces vives notamment ceux qui sont chargés de la mobilisation”, nous-a-t-il confié.
Dans la soirée, les trois leaders du mouvement ont été libérés. Il s’agit de Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Mamadou Billo Bah.
La persécution des opposants se poursuit dans la banlieue de Conakry. Activement recherchés, Mamadou Hafiziou Diallo et ses amis vivent actuellement dans la clandestinité en dehors de leur quartier.
Des militaires armés de fusils de guerre sont postés dans plusieurs endroits notamment dans les quartiers réputés chauds pendant les mouvements de protestation. Les forces vives et des activistes des droits humains dénoncent l’utilisation des armes létales dans le maintien de l’ordre.
À rappeler que la junte interdit toutes les manifestations de rue dans le pays.
Maladho Barry