Madagascar: 9 arrestations après l’enlèvement d’un collégien français

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Neuf suspects ont été arrêtés après l’enlèvement la semaine dernière d’un jeune collégien français issu de la communauté karana à Madagascar, a indiqué lundi l’ambassadeur de France à Antananarivo.

“La police fait son enquête, la justice va intervenir, laissons-les travailler. Pour l’instant j’observe qu’il y a d’ores et déjà neuf arrestations”, a déclaré François Goldblat lors d’un point presse.

Houssein Anvaraly, 12 ans, avait été enlevé mardi dernier à la sortie du collège de France Étienne Flacourt de Tuléar (sud-ouest) puis libéré par ses ravisseurs vendredi soir après paiement d’une rançon.

Le jeune garçon appartient à la communauté musulmane dite karana et formée par des descendants d’immigrés indo-pakistanais implantés depuis plusieurs siècles à Madagascar, souvent des commerçants.

“Il y a un sous-groupe au sein de la communauté française mais cela ne nous intéresse pas que les gens soient (. . . ) corses, marseillais, bretons, normands ou karana, ils sont français”, a souligné l’ambassadeur.

“Nous voulons l’élucidation des affaires passées et nous voulons que s’arrêtent les campagnes systématiques d’enlèvement de ressortissants français”, a-t-il ajouté.

Un dossier d’enquête réalisé par la France sera transmis à la présidence malgache en matière de kidnapping de Français, avec des noms, des photos et des numéros de téléphone.

Selon l’ambassade, vingt à trente Français sont enlevés chaque année à Madagascar. Le kidnapping le plus ancien recensé par les autorités françaises remonte à 1995, mais la situation s’est aggravée ces cinq dernières années.

Les Karana sont fréquemment visés car ils font partie des grands opérateurs économiques du pays et les ravisseurs tentent d’extorquer de fortes rançons.

Perçus comme un groupe très fermé par leurs compatriotes malgaches, ils parlent souvent trois langues – malgache, hindou et français – et on les trouve souvent dans la quincaillerie comme le père du jeune garçon enlevé.

Leur aisance crée des jalousies à l’origine de relations parfois houleuses allant dans le passé jusqu’à des opérations anti-karana, en abrégé OPK.

AFP




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