Les autorités irakiennes sont en état d’alerte. Selon elles, les djihadistes sunnites qui contrôlent une partie non négligeable du nord et de l’ouest du pays ont mis la main sur du matériau nucléaire utilisé pour des recherches scientifiques à l’université de Mossoul.
Près de 40 kilogrammes de composants à base d’uranium étaient stockés dans le centre de recherches de l’université de la deuxième ville du pays, tombée aux mains des djihadistes le 10 juin, selon l’ambassadeur de l’Irak à l’Organisation des Nations unies, qui s’en est inquiété dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
DU MATÉRIAU DE FAIBLE QUALITÉ
Selon l’ambassadeur, ces composants pourraient servir « à la fabrication d’armes de destruction massive ». Il appelle donc la communauté internationale à aider les autorités de Bagdad à « écarter la menace de l’utilisation [des composants nucléaires] par les terroristes en Irak et à l’étranger ».
De son côté, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) — qui dit avoir été informée par l’Irak de la situation — s’est montrée rassurante. Il s’agissait de matériau de « faible qualité » qui « ne constituerait pas un risque majeur en termes de sécurité et de prolifération nucléaire », selon une porte-parole de l’agence, Gill Tudor.
Une source gouvernementale américaine affirme qu’il est en effet peu probable que les composants contiennent de l’uranium enrichi, et donc qu’ils puissent servir à fabriquer une « bombe sale ».
UNE BASE DE L’ARMÉE IRAKIENNE ATTAQUÉE
Jeudi, on apprenait aussi de source proche des services de sécurité et auprès d’un responsable local que des insurgés sunnites se sont attaqués à une base militaire de Mouqdadiya, ville de la province de Diyala, 80 km au nord-est de Bagdad.
Parmi les assaillants de la base, qui disposaient de chars, se trouvaient plusieurs centaines de combattants étrangers. Des négociations ont été engagées avec des dignitaires locaux en vue de la conclusion d’une trêve. « Il ont réussi a prendre une partie de la base, mais nous allons la leur reprendre », a assuré le responsable local, sous couvert de l’anonymat.
Mercredi, « des groupes armés terroristes » avaient déjà pénétré dans une installation d’armes chimiques de l’époque de Saddam Hussein, le site d’Al-Muthanna, après avoir désarmé les soldats qui la gardaient. Ce complexe avait commencé à produire du gaz moutarde et d’autres substances chimiques, dont du sarin, au début des années 1980. Selon l’agence de renseignement états-unienne Central Intelligence Agency (CIA), ce programme d’armement chimique avait atteint son apogée pendant la guerre entre l’Iran et l’Irak, à la fin des années 1980.
Lemonde.fr