À l’issue d’une nouvelle journée de révolte à Ouagadougou, l’armée burkinabè a annoncé la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale. L’état d’urgence a été décrété dans le pays. Retour sur cette journée.
Assemblée nationale incendiée, télévision publique prise d’assaut, couvre-feu national… Le Burkina Faso a plongé, jeudi 30 octobre, dans une spirale de violence. Au cœur de cette grave crise politique : le vote d’une révision constitutionnelle controversée, depuis annulé. Cette dernière aurait pu permettre à Blaise Compaoré, qui règne depuis 27 ans, de se maintenir au pouvoir. Retour sur cette journée.
Le chef d’état-major des armées burkinabè Gal Honoré Traoré a décrété la dissolution de l’Assemblée nationale et l’installation d’un organe de transition pour diriger le pays. Il a en outre informé la population qu’un couvre-feu était désormais en vigueur de 19 heures GMT à 6 heures GMT dans l’ensemble du Burkina Faso.
Un organe de transition sera mis en place pour une durée d’un an, en consultation avec tous les partis, le temps que l’ordre constitutionnel soit rétabli. Mais l’armée n’a toutefois pas précisé qui en prendra la tête.
Des mesures insuffisantes pour l’opposition. Ainsi, Zéphirin Diabré a demandé la démission de Blaise Compaoré et renouvellé son appel à la désobéissance civile. “On est passé de la contestation d’un amendement de la Constitution à un grand mouvement contre Blaise Compaoré”, constate le journaliste de France 24 Marc Perelman.
Adama Sosso, député de l’UPC (opposition), a de son côté déclaré sur RFI : “Nous avons une certitude. Si le président refuse de partir, nous donnerons cette fois-ci d’autres mots d’ordre qui l’obligeront. Nous arriverons au bout de notre lutte, parce qu’il n’est plus question qu’on recule, il n’est plus question d’un gouvernement d’union nationale.”
Mais qu’en est-il du président Blaise Compaoré ‘ Si le chef d’État a annoncé via un communiqué lu par la radio dans l’après-midi la dissolution du gouvernement et décrèté l’état d’urgence dans le pays, personne ne sait où il se trouve, ni le rôle qu’il jouera dans le futur gouvernement.
Sur place, “la situation reste toujours extrêmement tendue. Nul ne sait qui dirige réellement le pays. Nul ne sait où se trouve le président du Burkina Faso. […] Quant à la rue, elle est toujours chaotique, les pillages se poursuivent”, explique Anna Sylvestre-Treiner, l’envoyée spéciale de France 24.
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