La lutte démocratique et le processus de démocratisation pris en otage par la classe politique.

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Les hommes et les femmes se succèdent au sommet de l’Etat mais se ressemblent et pourtant ces successions sont sensées nous apporter ce à quoi nous aspirons tous de plus fort pour notre pays, la démocratie. En suivant le film qui relate l’histoire de notre pays, on s’aperçoit rapidement que la classe politique nationale n’a rien apporté au pays en termes de valeurs morales, valeurs sociales, valeurs économiques et surtout de valeurs politiques. De la première République à la troisième République que nous vivons aujourd’hui, ce sont les mêmes hommes, les mêmes pratiques qui servent, autant pour nous, qui sévissent dans notre pitoyable administration.

Incontestablement, les derniers événements qui ont endeuillé le peuple de Guinée ont confirmé l’échec de la classe politique, nous dirons même de toute une génération de politiciens. Les acteurs politiques ont pris en otage la lutte démocratique et compromis le processus de démocratisation du pays. Ils ont sacrifié tous les acquis obtenus au prix de nombreuses années de combat soldé par des milliers de morts. La CENI acquise âprement sous Lansana Conté a été vidée de sa quintessence, celle d’organiser des élections transparentes et crédibles en toute indépendance ; par la faute de ces soit disant politiciens qui ne pensent qu’à leur ambition dévorante. Ils n’ont aucun sens politique, ils ignorent la noble mission du politicien, celle de servir son peuple et non d’abuser de lui comme ils sont entrain de le faire aujourd’hui. C’est une honte totale pour eux, ils ternissent l’image du pays et ont fragilisé l’unité nationale qui ne tient aujourd’hui qu’à un mince fil. Le responsable de cette dégradation est bien sûr celui qui est devenu président après avoir aboyé durant quarante ans sur le toit du monde qu’il était démocrate alors qu’il n’était animé que par la haine pour le peuple de Guinée. Quelque soit l’issu de cette situation, il est déjà casé dans les poubelles de l’histoire de notre pays. Il n’a aucune considération et aucun respect pour le peuple de Guinée. Aujourd’hui le peuple de Guinée paie au prix le plus fort de sa naïveté face à ce président mal élu depuis 2010.

L’égoïsme et le dilettantisme qui caractérisent ces acteurs politiques méritent d’être évoqués à tout moment afin d’éclairer l’esprit de la jeunesse du pays. Au lendemain des tragiques évènements de fin Mai, Alpha Condé, Cellou Dalein et Lansana Kouyaté quittent le pays, destination : l’Ethiopie pour Alpha et la France pour Dalein et Kouyaté. Cette sortie a été marquante voire édifiante pour les guinéens qui ont le sens de la responsabilité. Elle a démontré combien ces politiciens considèrent et aiment les citoyens guinéens. Ils ont abandonné le pays en feu et en deuil pour aller parader à Addis-Abeba et à Paris pour des raisons purement égoïstes. Alpha a montré aux guinéens et aux amis de la Guinée qu’il est loin d’être un commandant en chef responsable en tant que président de la République et Dalein en tant que chef de fil de l’opposition a prouvé aussi qu’il est loin d’être un leader politique responsable qui montre l’exemple. Faut-il rappeler à ces leaders politiques que le leadership est une attitude à adopter et non une intelligence. Cela implique beaucoup de sacrifices et de contraintes afin de paraître crédible aux yeux des Guinéens ; mais hélas, ils ne sont pas animés de grands sentiments républicains pour être solidaires aux familles qui ont perdu leurs enfants lors des manifestations.

L’échec de la conférence de presse de Cellou et de Kouyaté à Paris est la conséquence directe de l’égoïsme qui anime ces leaders politiques. En effet, l’initiative de convier les leaders politiques guinéens à Paris était louable, car elle aurait permis de « médiatiser » les opérations répressives du régime guinéen contre la population civile. Pour cela, Cellou Dalein, Lansana Kouyaté, Sydia Touré, et Bah Oury en tant que leaders politiques, Tibou Kamara et Sékouba Konaté comme acteurs de la transition furent conviés à Paris afin d’enclencher un processus de sortie de crise. En fin de compte seuls Lansana Kouyaté et Cellou Dalein étaient présents à Paris sans au préalable se concerter avec les autres convives dont Sydia Touré qui, il faut le rappeler venait de perdre sa sœur. Il convient de préciser que Cellou n’était pas enchanté par la présence de Bah Oury, c’est ainsi qu’il a manœuvré pour culbuter la main tendue de l’Elysée. Constatant l’amateurisme et le manque de responsabilité de ces leaders guinéens, l’Elysée réduisit le programme initial au strict minimum à savoir une rencontre avec la responsable de la Cellule africaine Mme Legal et un rendez-vous avec le directeur Afrique du Quai d’Orsay.

C’est ainsi qu’une opportunité d’amplifier une campagne internationale pour dénoncer la gouvernance d’Alpha Condé fut ratée. En réalité au lieu d’une dénonciation des méthodes violentes et sanguinaires, nous avons assisté à une opération médiatique pour « tourner la page » des dizaines de personnes assassinées. Cellou Dalein, déclare à RFI « qu’il est prêt à négocier avec Alpha Condé. Si quelques faiblesses du système électorale sont corrigées et que le calendrier électoral est revu, alors il est partant pour participer aux élections législatives ». Ceci est une capitulation en règle de Cellou Dalein. Il sacrifie ainsi la lutte démocratique pour laquelle l’UFDG a payé un très lourd tribut et il déshonore ainsi la mémoire des martyrs de l’UFDG. Par ce biais, Cellou Dalein s’est comporté comme un soutien objectif d’Alpha Condé.

Conscient du coup de poignard porté contre la cause de la démocratie, Cellou Dalein improvise en catimini une rencontre avec quelques guinéens de Paris pour ne pas avoir à affronter la colère du plus grand nombre de citoyens guinéens de France. Ceux – ci se sont sentis trahis. Une semaine auparavant, le samedi 18 mai 2013, plus d’un millier de guinéens et amis de la Guinée ont marché de la Place Dauphine au Trocadéro à Paris pour scander « Alpha dégage ». Bah Oury, le 1er Vice-Président et fondateur de l’UFDG a été la figure marquante de cette mobilisation parisienne. Alors que l’immense majorité réclame le départ d’Alpha Condé du pouvoir, Cellou Dalein et Lansana Kouyaté œuvrent pour le prolongement du bail à la présidence d’Alpha Condé.

L’abandon de la lutte par Cellou Dalein a eu pour conséquence la montée en puissance de la Coordination Nationale Hali-Poular. Celle-ci a courageusement pris la responsabilité d’agir, tout simplement parce que les Partis politiques ont démissionné ou échoué. Aujourd’hui El hadj Saikou Yaya Barry (président de la coordination Hali-Poular) est considéré comme leader par les militants de l’UFDG qui voient en lui, leur protecteur en ces moments difficiles.

Evènement après évènement, déclaration après déclaration, les acteurs politiques montrent leur limite et leur manque de patriotisme à l’égard de la population guinéenne. A court d’arguments, ces leaders politiques tiennent absolument à nous resservir leur soupe préférée, la complaisance malhonnête au détriment de l’intérêt général du peuple de Guinée. Cette fois-ci, nous ne resterons plus indifférents et nous ne ménagerons pas nos efforts pour dénoncer leur avilissement.
Quel héritage politique veulent –ils nous léguer ‘….

Que Dieu bénisse le peuple de Guinée et qu’Il nous aide à nous débarrasser de ces traitres de leaders politiques.

Amen !
Marwane Diallo.




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