Le Kenya va geler des comptes bancaires de “personnes ou entités” soupçonnées de liens avec des “activités terroristes”, à la suite du récent massacre de près de 150 personnes par un commando islamiste dans l’université de Garissa (est), a annoncé mercredi le ministère des Finances.
“Pour la première fois hier, nous avons établi une liste de personnes et d’entités qui pourraient être impliquées dans des activités de soutien au terrorisme”, a déclaré à la presse Kamau Thugge, haut fonctionnaire au ministère.
“Les comptes des personnes et entités seront gelés”, a-t-il poursuivi.
Le responsable, qui n’a nommé aucune personnalité ni aucune institution, a précisé qu’il s’agissait d’une mesure préventive, une “enquête poussée” devant déterminer si ces personnes et institutions sont bel et bien “impliquées” dans ces activités illégales.
D’importants transferts d’argents sont réalisés entre la Somalie et le Kenya, où vit une importante communauté somalienne.
Ces transferts ne se font pas via des banques — la Somalie, en état de guerre civile depuis plus de deux décennies, ne dispose pas de système bancaire –, mais par le biais de compagnies de transfert d’argent qui doivent cependant elles-mêmes être adossées à des banques. Le gel de nombreux comptes peut donc perturber leurs activités.
Samedi, deux jours après la fin de l’attaque de Garissa, située à quelque 150 km de la frontière somalienne, le président kényan Uhuru Kenyatta avait déclaré que les personnes qui “planifient et financent (le terrorisme) sont profondément implantés” au Kenya.
Il avait aussi promis que son gouvernement répondrait “le plus sévèrement possible à l’attaque et à toute autre attaque”.
L’attaque de Garissa, où 142 étudiants, en majorité chrétiens, trois policiers et trois soldats ont été tués, est la plus meurtrière perpétrée sur le sol kényan depuis les attentats d’Al-Qaïda contre l’ambassade des Etats-Unis à Nairobi en 1998 (213 morts).
Le massacre a été revendiqué par les insurgés islamistes somaliens shebab que l’armée kényane combat dans le sud de la Somalie depuis fin 2011.
AFP