Le monde a célébré ce 02 Novembre 2018 la journée internatioanle de la presse. C’est une journée spécialement dédiée par l’ONU aux journalistes. Elle consiste à attirer l’attention sur leurs conditions de vie, les risques auxquels ils sont exposés et les sorts catastrophiques qui surviennent à certains d’entre eux. En Guinée, cette journée renvoie beaucoup plus à des souvenirs douloureux qu’à l’inverse. Un reporter a disparu et un autre a été assassiné ces dernières années sans que la justice n’élucide le cas d’aucun de deux. De nombreux journalistes ont été aussi victimes d’agression et de bastonnade. Les auteurs sont à la fois civils et agents de sécurité.
Il s’avère que les journalistes font face à des risques partout dans le monde. Dans certains pays ils sont emprisonnés et privés d’une grande partie de leur liberté d’expression. Dans d’autres c’est pire car on hésite pas de les assassiner. Le meurtre de deux journalistes de RFI à Kidal au Mali en 2013 en témoigne davantage. Pour ce qui est de la Guinée, le risque le plus fréquent ce sont les bastonnades et agressions surtout en temps d’instabilité politique. Mais de fois, il est mortel. Deux reporters en sont déjà un exemple.
Les forces de l’ordre sont souvent celles dont sont victimes les journalistes guinéens. A des périodes différentes, beaucoup de cas de brutalité sur des journalistes se sont produits. Des reporters ont été roués de coups au PM de Matam où ils étaient allés exprimer leur solidarité à un confrère convoqué, un autre reporter a été bastonné devant le tribunal de première instance de Dixinn…
Par moments, les journalistes sont directement menacés par le pouvoir. En 2017, un cas exemplaire a été vécu dans la capitale guinéenne. Le chef de l’Etat avait lui-même déclaré que tout média qui donnait la parole à Aboubacar Soumah, secrétaire général du SLECG et meneur d’une grève d’alors dans le système éducatif, allait être fermé. Les radios qui ne s’étaient pas soumises à cette mise en garde comme BTA FM et Gangan FM avaient été fermées et leurs responsables mis aux arrêts.
Toute cette situation prouve que le métier du journalisme n’est pas sans risque ni sans conséquence en Guinée. Autre souffrance qu’endurent les journalistes guinéens notamment ceux du secteur privé c’est la surexploitation. Ils ne sont presque jamais payés à la hauteur du travail qu’ils accomplissent tous les jours. Dans plusieurs médias privés du pays, les travailleurs sont sans contrats, sans salaires dignes de nom, sans prime.
Ils sont aussi régulièrement victimes de licenciement abitraire de la part de leurs patrons sans possibilité d’avoir gain de cause même s’ils portent plainte à la justice. Cet état de fait pousse les journalistes à errer d’un média à un autre. En matière de salaires, pas tellement de différence dans les organes de presse. Nombreux sont des employeurs qui paient très mal.
Oury Nombokelen Bah