Son état ne cessait de se détériorer depuis une intervention chirurgicale difficile. L’ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon est décédé à l’âge de 85 ans après huit ans de coma dans sa chambre de l’hôpital Tel Hashomer à Tel-Aviv, annoncent ce samedi les médias israéliens. Aucune confirmation officielle du décès de l’ex-pilier de la droite israélienne n’a été annoncée, mais l’hôpital doit faire une annonce à 15 heures.
Début janvier, le directeur de l’établissement de santé Zeev Rotstein ne cachait pas son pessimisme. Des traces d’infection avaient en effet été détectées dans le sang d’Ariel Sharon. Ses fils, Omri et Gilad Sharon, ne quittaient plus son chevet. «Malheureusement, ils comprennent que c’est la fin. Ce sont les dernières heures ou jours d’Arik (diminutif d’Ariel, ndlr). C’est difficile», avait expliqué un ami de la famille. Le dirigeant, combattant dans l’âme, a fini par lâcher prise.
Des positions révolutionnaires
Ariel Sharon rêvait de dessiner de véritables frontières à l’Etat d’Israël, mais il est parti sans pourvoir apaiser les siens. Il avait pris des positions révolutionnaires dans son pays. Ancien champion de la colonisation, il avait fini par militer pour qu’Israël renonce à garder tous les territoires conquis durant la guerre de juin 1967 s’il voulait rester un Etat «juif et démocratique». C’est le premier dirigeant qui remit véritablement en cause son rêve du «Grand Israël» en ordonnant l’évacuation de la bande de Gaza en 2005 après 38 ans d’occupation. Personne avant lui n’avait osé démanteler des colonies.
Chef de guerre implacable, il a notamment marqué l’histoire de la région en tant que ministre de la Défense, lorsqu’il engage Israël dans une interminable et désastreuse invasion du Liban en 1982, visant à chasser de ce pays Yasser Arafat, le dirigeant historique palestinien. Pendant ses premières années au pouvoir, il est surnommé le «bulldozer». L’homme est adepte des méthodes expéditives. Une commission d’enquête officielle conclura notamment à sa responsabilité pour n’avoir ni prévu ni empêché les massacres des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila en septembre 1982, perpétrés par une milice chrétienne alliée d’Israël.
AFP