Guinée: un rapport d’Amnesty International dénonce la répression des manifestations

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Ce rapport documente la responsabilité des forces de sécurité dans la répression de rassemblements contre la réforme de la Constitution. Des mouvements qui ont causé la mort d’au moins 50 personnes en un an, selon Amnesty, qui recense de nombreux cas d’homicides contre des manifestants et d’arrestations arbitraires.

Cette enquête se concentre notamment sur les manifestations qui se sont déroulées en mars dernier, en marge du scrutin législatif et référendaire de mars dernier. Selon Amnesty, « Les forces de défense et de sécurité ont eu recours aux armes à feu de manière illégale dans plusieurs villes du pays ». Le 22 mars, souligne ce rapport, certains corps de personnes décédées, n’ont pas été acceptés dans les morgues des hôpitaux. Ce jour-là, 12 personnes ont été tuées, dont neuf par balles, d’après un décompte d’Amnesty, qui s’appuie dans cette enquête sur des témoignages d’une centaine de personnes et sur l’analyse de vidéos.

Les autorités rejettent ces accusations. D’après Albert Damantang Camara, le ministre de la Sécurité publique, dans quatre cas, les balles ne correspondent pas aux équipements des forces de sécurité. Des corps qui sont « systématiquement déplacés avant l’arrivée de la police judicaire », relève le ministre, qui parle de « morts instrumentalisées ». Après chaque manifestation, les autorités ont régulièrement annoncé l’ouverture d’enquête sur les personnes tuées, mais Amnesty International reste dubitative sur l’issue de ces procédures.

Selon l’organisation, « Ces enquêtes sont restées sans suite pour la quasi-totalité d’entre elles ». Par ailleurs, plusieurs familles de victimes ne portent pas plainte, de peur de subir des représailles. « Parmi les familles des 12 personnes tuées les 21 et 22 mars, une seule a déclaré avoir porté plainte », regrette Amnesty International, qui dénonce une « impunité totale ».

Le ministre de la Sécurité publique assure de son côté que les enquêtes « sont menées jusqu’au bout », mais « on est limité par le manque de moyens logistiques », reconnait toutefois Albert Damantang Camara.

RFI




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