Guinée: Un Gendarme agresse violement un Journaliste

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Les mauvaises habitudes ont la vie dure en Guinée. Chassez le naturel, il reviendra au galop. Le journaliste Ciré Baldé, administrateur du site d’informations VisionGuinee.Info a été violemment pris à partie par un capitaine incivil aux facultés mentales altérées, pour avoir pris une photo d’un démêlé entre un automobiliste et un agent de la police se trouvant à la Camayenne. Ce dernier a agi, tel un déséquilibré en furie, affecté par un dérèglement intestinal qui a sans doute expliqué son attitude rudimentaire et démoniaque.

Pendant que nous attendions tranquillement un taxi pour Lambanyi Ciré Baldé et moi à la Camayenne non loin de la station d’essence Total, une Nissan-Micra deux portières, grise et blanche aux extrémités, immatriculée RC-6582-P avec trois personnes à bord et sans plaque à l’avant, est arrêtée par deux agents de la police, juste devant nous. Le conducteur semble refuser d’obtempérer. C’est alors que l’un des agents brise le pare-brise du véhicule d’un violent coup de main. Tel l’uppercut de Mike Tyson qui a mis KO François Bota lors d’un combat de boxe en 1999.
Le conducteur s’arrête net et apostrophe l’agent « tu vas réparer mon pare-brise, maudit !». Les curieux s’attroupent autour de la bouillante discussion qui éclate entre les policiers, le conducteur et un capitaine de la gendarmerie qui s’invite dans le tohu-bohu. Ce dernier vêtu d’un T-shirt blanc, d’un blouson vert, d’un pantalon jean bleu et d’une paire de basket tente d’intimider le conducteur « mon frère, c’est quoi ça ‘ Vos papiers. Qui êtes-vous ‘ Pour qui vous prenez-vous ‘ Dégagez-là ! ».
Entre-temps, Ciré Baldé sort son appareil photo pour faire son travail de journaliste. Il en prend deux de la scène ahurissante. Au moment de la troisième, le capitaine-gendarme arrive vers nous fougueux et brûlant de colère. Il s’en prend à Ciré « Hé, ne faites pas ça. Donnez-moi l’appareil-là, c’est quoi ça ‘ ». Alors je m’interpose « non, il fait son travail ». A peine ai-je fini de parler, qu’il me bouscule et se jette sur Ciré. « Ecoutez lui-dis-je, nous sommes journalistes, nous faisons notre travail ».

Il me lance « je m’en fous de vous, donnez-moi l’appareil ou je vous envoie à la CMIS ». Le capitaine-gendarme nourrit échauffourée, discussions houleuses, tirs de t-shirt, insultes et injures à notre endroit. Voilà le spectacle à 17h17.

L’un des policier se tourne vers le conducteur de la Micra « sortez les pièces de la voiture ou bien vous voulez qu’on vous envoie à la fourrière ‘ ». Celui-ci rétorque « vous ne pouvez pas m’envoyez ». La dispute prenant forme. Mal leur a pris. Les policiers s’aperçoivent vite que celui-ci n’est pas du genre à se laisser faire et qu’il a aussi des ramifications de policiers dans sa famille.

Policiers et capitaine-gendarme changent de stratégie et de langage. La voix dans la gorge, ils tentent de négocier avec le conducteur. Ils le dissuadent et lui proposent un arrangement à l’amiable. J’observe la scène avec Ciré. Le capitaine-gendarme nous regarde d’un air agressif « il faut quitter là-bas hein, quittez. Il ne faut pas nous regarder. Il ne faut pas suivre ce qu’on fait ». Ciré lui répond « je ne quitterai pas ici, je fais mon boulot. Je ne bouge pas d’ici ».

Après 10mn de pourparlers, les policiers, le capitaine-gendarme, le conducteur et les passagers décident de se transporter à la routière de Belle-vue sans doute pour un terrain d’entente.

Un des policiers présent essaie de nous calmer « laissez tomber, allez-y », nous adresse-t-il.

Le capitaine-gendarme est irrité de voir le policier nous calmer. Il engage un échange. Il bombe son torse « laisse-les, ils ne me connaissent pas. Vous savez qui je suis ‘ Moi je suis capitaine et en plus, je suis gendarme ». On lui répond « nous sommes journalistes et nous ferrons notre travail comme cela se doit ». « Je m’en fous des journalistes, je m’en fous de la presse ». Puis, il se dirige à nouveau vers Ciré et le prend sauvagement au collet. Il veut le frapper « laissez-moi l’envoyez à la CMIS, lance-t-il en soussou, je vais l’envoyez à la CMIS. Pourquoi vous me prenez en photo, effacez ma photo de votre appareil ». Je lui dis « nous n’irons nulle part, vous êtes capitaine pour vous. C’est l’événement qui nous intéresse pas vous ».

Parmi les sapeurs pompiers, un commandant a suivi la scène. Il s’approche de nous « mon frère partez, laissez-le. Il n’est même pas dans son rôle. Il ne comprend pas. Vous savez la démocratie dont nous parlons, ce n’est pas pour aujourd’hui », explique-t-il. Il arrête un taxi et insiste pour qu’on monte à bord. On lui explique qu’on va vers Lambanyi. En cours de route, l’un des policiers, nous poursuit. Arrivé à notre niveau aux environs de Dixinn, il nous supplie avec insistance d’oublier l’incident et d’effacer les photos que Ciré a prises « mon frère pardon. Il faut oublier le problème, pardon. Awa, effacer les photos au moins ka ». Il s’éloigne de notre taxi lorsqu’il s’aperçoit que ses doléances sont perdues d’avance.

Des hommes en tenue comme ce capitaine-gendarme et ces policiers, il y en a partout à Conakry. Sur tous les grands axes de la circulation routière, notamment la nuit au 8 novembre où policiers et gendarmes au lieu de faire leur travail, disent ‘’mon frère, on est là’’. Ils s’érigent en raquetteurs, en mendiants de circonstance, en trafiquants d’influence. Ils vilipendent et sapent l’image des services de sécurité. Ils font honte à la tenue qu’ils portent. Ils oublient que c’est l’argent du contribuable comme Ciré Baldé qui paye leurs tenues et les entretient. C’est Hamidou Babacar Sarr le directeur central de la police routière qui a du pain sur la planche puisqu’il se tue à lutter et à débarrasser sa direction de ces agents constipés d’injustice et flairant l’argent.

source: visionguinee




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