Conakry-Nombreux sont les jeunes enfants qui passent le plus de leur temps à faire le travail des adultes. Ils passent leur temps à vendre dans les différents carrefours, les marchés et sillonnent les longs des grandes artères de la capitale. Et d’autres sont exposés à la mendicité plus fréquente dans les lieux de cultes, a constaté Afrinews.org.
Selon une étude du Ministère guinéen des Affaires sociales, les enfants travailleurs étaient estimés à 600 000 en 2005. Les enfants travailleurs en Guinée sont généralement, issus de familles très pauvres vivant à l’intérieur du pays. Les parents ont hâte de confier la garde de leurs enfants à des parents ou à des amis résidant dans un centre urbain. Et ce, même si ces derniers connaissent des conditions d’existence difficile comme eux. Pour ces parents, la meilleure chose qui puisse arriver à leurs enfants serait de vivre dans une grande ville. Fort malheureusement, dans beaucoup de cas, ces enfants sont
victimes à l’intérieur de la famille accueillante de mauvais traitements et mêmes exposés à des abus et à des exploitations inhumaines et dégradantes. Dans la tradition africaine on considère que l’enfant qui travaille pour ses parents est béni. Néanmoins, il n’est pas rare de voir dans des nombreuses familles des enfants, mieux des adolescentes pour la plupart, qui effectuent des travaux ménagers à plein temps alors que ceux de leurs tuteurs n’ont pour seule occupation que d’aller à l’école. Cela est une violation déplorable et injuste de leurs droits tels que reconnus par la Convention relative aux droits de l’enfant. Alseny a 8 ans, il vend des sachets d’eau au grand carrefour de Coza. Inconscient du danger qu’il coure, le petit garçon se faufile avec une magnanimité extraordinaire dans la circulation entre les véhicules. C’est aux heures de pointe, il n’a pas le temps de s’arrêter pour répondre à nos questions. Quand même il dit ‘’je vis avec mon beau-frère. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école. Je vends de l’eau pour aider ma sœur’’, a-t-il lancé.
Au grand marché de Madina où même des adultes ont du mal à se promener on trouve des tout-petits avec des produits de vente, des biscuits, bonbons, sachets d’eau et tant d’autres gadgets. D’autres aussi sont exposés à la mendicité dans les différents lieux des cultes.
La Guinée a ratifié en 2001 les deux Conventions internationales de l’Organisation Internationale du Travail règlementant le travail des enfants, à savoir les Conventions 138 et 182. La première porte sur l’âge minimum de l’accès au travail fixé à 14 ans et la seconde sur les pires formes du travail des enfants. Mais, la ratification de ces deux Conventions n’a pas encore été suivie de la production de texte d’application.
Abdoul Malick Diallo pour Afrinews