Un prêtre pédophile de 74 ans a été mis en examen, jeudi au Puy-en-Velay (Haute-Loire) avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Le septuagénaire est soupçonné d’avoir, pendant dix ans, abusé de quarante enfants alors qu’il était le directeur de l’école Sainte-Marie d’Ixen en Guinée Conakry.
Le septuagénaire a été interpellé, mercredi à la maison de retraite du Puy-en-Velay, où il vit désormais (Haute-Loire) par les enquêteurs de l’office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) avant d’être placé en garde à vue dans les locaux de police de la ville.
Les fonctionnaires de la direction centrale de la police judiciaire ont été chargés de mener une enquête par le parquet du Puy-en-Velay après la diffusion en mars dernier de l’émission d’Elise Lucet, Cash investigation au cours de laquelle le père Albert s’était confié, en caméra cachée, sur les relations sexuelles qu’il avait entretenues pendant six ans avec un adolescent africain.
C’est en 2003, qu’un de ses jeunes croyants a confié aux autorités religieuses qu’il avait été violé durant six ans par le père Albert. Suite à cette première dénonciation, le religieux a été rappelé en France et placé au monastère, dans une communauté d’hommes à Espaly. Selon la hiérarchie de l’église, il s’agissait de protéger les victimes de ses agissements en enfermant le prédateur dans le monastère et ainsi le mettre à l’abri de la tentation. Puis d’autres plaintes sont remontées en 2011 et en 2016 aux autorités religieuses.
Entre 1992 et 2002 à Conakry, le père Albert dirigeait l’école, mais il s’occupait aussi d’une équipe de football et il a profité de son ascendant spirituel pour violer des enfants, âgés de 12 à 14 ans en s’assurant qu’ils gardent pour eux, ce secret honteux. « Les fonctionnaires ont découvert que le religieux envoyait de l’argent, par mandat cash à quarante de ses anciens élèves, précise une source proche de l’affaire. C’était une manière de dédommager ses victimes et de soulager sa mauvaise conscience ».
Durant son interrogatoire, il est passé aux aveux en tentant de minimiser la portée pénale de ses actes. « Il affirme que ces jeunes amants étaient âgés de plus de 15 ans, ajoute une autre source. Mais il reconnaît que lorsqu’il était en Afrique, il a cédé à ses pulsions car il se sentait intouchable, invulnérable et totalement au-dessus des lois ». Les policiers de l’office vont désormais se déplacer en Guinée afin de recueillir les témoignages des nombreuses victimes du prêtre pour étayer la procédure. A la fin de l’enquête, il pourrait comparaître devant la cour d’assises de la Haute-Loire.
Source: leparisien.fr