Le parquet guinéen a demandé ce 22 novembre à des syndicalistes de l’enseignement d’arrêter leur mouvement de grève, émaillé de manifestations violentes qui ont fait deux morts cette semaine.
Le calme était revenu ce 22 novembre dans les rues de Conakry, après deux jours de heurts entre jeunes manifestants et forces de l’ordre, qui ont coûté la vie à deux adolescents. Quatre responsables du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), à l’origine de cette grève illimitée, ont été relâchés le 20 novembre après deux jours de détention. Ils ont été présentés le 22 novembre devant le procureur du tribunal de première instance de Kaloum, à Conakry.
Le procureur « nous a reçus, il nous a dit : « En fin de compte, rentrez chez vous, je compte sur vous pour continuer les négociations et mettre un terme à cette grève qui n’a que trop duré »», a déclaré leur avocat, Salifou Béavogui.
Le ministre de la Justice, Cheick Sako, a dénoncé une grève « sauvage », sans respect du préavis prévu par la loi. En visite à Paris, le président guinéen Alpha Condé a lui aussi qualifié la grève de « sauvage » et d’« illégale ». Il a assuré que « les problèmes allaient être réglés » à son retour ce 23 novembre.
« Le combat continue »
« Nous nous battons pour l’amélioration de nos conditions de vie, ce qui n’est pas un crime, a réaffirmé le porte-parole des syndicalistes, Aboubacar Kaba. Nous sommes des syndicalistes et notre action est garantie par la Constitution, qu’il dise ce qu’il veut ».
« Le combat continue jusqu’à la satisfaction totale de nos revendications, a-t-il assuré, estimant que le syndicat n’était pour rien dans les violences. Nous avons simplement demandé aux enseignants de rester chez eux, nous ne gérons pas les élèves, c’est aux parents et au gouvernement de prendre leurs responsabilités ».
En février, huit personnes avaient déjà été tuées en Guinée, dont plusieurs par balle, lors des manifestations liées à une grève des enseignants.
Par AFP