Guinée: ‘’ Nous espérons que la justice va faire son travail et je pense que le fait d’inculper ces personnalités sera un pas important et un courage des magistrats’’ dixit Dr Thierno Maadjou sow, président de l’OGDH

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A l’occasion de la commémoration des événements douloureux du 28 septembre 2009 au stade du même nom à Conakry où plus de 150 opposants ont été tué et plusieurs femmes violées selon un rapport de l’ONU, notre rédaction a rencontré le président de l’organisation guinéenne de défenses des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) pour faire la situation sur l’évolution de la procédure judiciaire.
 
Afrinews.org : Il y a de cela trois ans que les massacres du 28 septembre ont eu lieu, est-ce qu’aujourd’hui il y a un espoir qu’une justice soit faite ‘

Dr Thierno Maadjou sow : oui, il y a un grand espoir vous savez que il ya eu des enquêtes au niveau des nations unis la fédération internationale des ligues des droits de l’homme, l’amnestie internationale et une commission guinéenne dite indépendante avait procédé aussi à des enquêtes. On nous avait demandé de participer à cette commission, nous avons refusé par ce que nous savions que cette commission n’était pas indépendante.

Cette commission a fait son enquête et le 08 février 2012, les trois magistrats et trois directrices qui avaient été installé pour juger les crimes dit contre l’humanité a ouvert une procédure judiciaire contre Aboubacar Diakité Alias Toumba et douze autres mais ces magistrats ont eu des problèmes dans la gestion de cette affaire.
– Premièrement, Ils étaient en un lieu qui était en face de la gendarmerie nationale et beaucoup des femmes et filles étaient traumatisées. Elles avaient peur de rencontrer un béret rouge par sa même un homme en tenue. Donc ils leurs étaient très difficile d’aller dans cette vila en face de la gendarmerie nationale.
– ensuite au sein de la gendarmerie il y avait la FOSSEPEL c’est-à-dire la force qui était chargé d’assurer la sécurisation du processus électoral composée de gendarmes (8000) et de policiers (8000). Ces gens de la FOSSEPEL faisaient régner la loi sur cette villa même sur des magistrats. Donc le lieu n’était pas approprié. Les magistrats n’avaient pas des moyens financiers et matériels pour travailler. La protection n’était pas aussi bien assurée parce que ceux qui étaient chargé de les protéger n’avaient pas les moyens de les nourrir et les transporter. Eux-mêmes ont des problèmes pour trouver à manger mais grâce à la pression externe qu’aussi interne il y a eu de changement important. Vous savez que la cour pénale internationale s’était saisie de l’affaire et la CPI est venu ici à plusieurs fois. Madame Ben souda même est venu et la conclusion s’était que si la justice guinéenne était incapable de juger cette affaire. Il était certains que la CPI allait s’en charger. Madame Ben souda avait déclaré que c’est un problème très important et que la CPI allait s’en occupé au cas où les juges guinéens seraient incapables, dernièrement qu’est-ce qu’on a constaté ce que le ministre actuel de la justice a trouvé des moyens pour rendre plus efficients l’activité des juges.
Premièrement il les a délogés de là où ils étaient. On leur a trouvé un lieu mieux approprié où les victimes étaient plus à l’aise.

Ensuite on leur a donné les moyens financiers et matériels pour que réellement ils fassent le travail. Ce temps ci, ils ont décidé de travailler et ils sont engagés à le faire. Nous allons voir à quoi ça va mener. Espérons que ceci va se faire et que la volonté politique au sommet qui est essentielle parce qu’il nous a été dit quand on a été les voir las bas qu’effectivement ils peuvent faire le travail. Mais s’il n’y a pas de volonté politique au sommet ils ne peuvent pas le faire. Mais vous savez à l’époque on a pris des avocats aussi bien guinéens que sénégalais et français pour s’occuper de l’affaire. Les organisations des victimes se sont constituées partie civile. Avant quand les victimes allaient on leurs posaient des questions qui n’étaient pas conforme aux principes de la justice. Mais maintenant chaque victime qui va doit aller avec son avocat. Là les droits sont garantis. Donc actuellement nous sommes dans une situation nouvelle. Les conditions nouvelles sont crées comme il ya la volonté des magistrats, nous espérons que le pouvoir va avoir aussi la volonté politique pour que sa marche parce qu’il faut les deux volontés non seulement la volonté des magistrats mais aussi la volonté du pouvoir et c’est cette volonté qui est la plus importante.

Afrinews.org : les autorités guinéennes ont demandé à la CPI de leur donner la l’attitude de gérer le dossier du 28 septembre. Deux anciens ministres du CNDD au pouvoir à l’époque ont été inculpé notamment le lieutenant colonel Moussa Thiégboro camara et l’ancien ministre de la santé le colonel Abdoulaye Diaby, peut on considérer cela comme un pas dans le traitement de ce dossier ‘

Dr Maadjou : vous savez que la CPI est une juridiction du second degré donc c’est les juridictions nationales qui sont du premier degré. C’est dans le cas où on voit l’incapacité dans le technique que politique c’est-à-dire les juridictions ne sont pas libres, c’est dans ce cas que la CPI s’autosaisisse de l’affaire pour le moment donc on fait confiance au gouvernement guinéen d’avoir la volonté politique de juger ce problème du 28 septembre et nous attendons donc de voir. Effectivement il ya le lieutenant colonel Thiegboro qui a été inculpé mais jusqu’à présent il occupe les fonctions qu’il avait et dernièrement il y a eu une plainte contre l’ancien ministre de la santé. Nous considérons cela comme une avancée. Nous allons voir comment ceci va évoluer. Si on voit que ça avance, ça sera positif. Mais si sa n’avance pas on sera obligé de nous tourner vers la CPI.

Afrinews.org : L’OGDH et FIDH ont porté plainte du côté des victimes, où en sommes-nous ‘

Dr Thierno Maadjiou sow : comme je vous disais que dès le début, la FIDH et l’OGDH se sont constitués d’abord partie civile. Ensuite les victimes sont venues devant les juridictions. Nous avons pris aussi bien des avocats guinéens, sénégalais que français pour juger ce crime commis le 28 septembre 2009 dernièrement pour des crimes commis en 2010. Il y a eu des plaintes que la FIDH et l’OGDH ont porté contre certaines personnalités. Nous espérons que cela va aboutir. On a constaté que déjà il y a eu l’inculpation de l’ancien ministre de la santé et surtout certaines personnalités de l’époque. Vous savez que pendant les élections il y a eu des tortures et se sont ces victimes qui ont déclaré ce qu’elles ont subies et quelles étaient les personnes présentes pendant la torture et quels sont les agents qui les ont torturé. Donc la plainte porte surtout sur ces personnalités qui ont commis ces crimes. Nous pensons que il sera facile de retrouver les forces de sécurité qui ont participé à ces crimes parce qu’on peut savoir qu’elles étaient les gendarmes qui étaient là. A l’escadron mobile, on peut déterminer donc les noms et trouver les personnes. Ce sont des hauts officiers de l’armée qui étaient là et qui ont participé à ça. Ce sont des gens responsables de ce qui s’est passé. Nous espérons que la justice va faire son travail et je pense que le fait d’inculper ces personnalités sera un pas important et un courage des magistrats.

Afrinews.org : quel est votre rapport avec le collectif des associations des victimes du 28 septembre ‘

Dr Thierno Maadjou sow : nous travaillons de façon étroite avec les victimes que sa soit AVIPA et autres. Nous nous rencontrons ici parce que nous avons l’OGDH et la FIDH qui ont obtenu de l’union européenne une assistance financière pour assister judiciairement les victimes. Nous travaillons ensemble ici. Nous les assistons et nous les trouvons des avocats pour les défendre. Les avocats les aide à aller devant les juridictions donc c’est un travail d’ensemble mais ce sont ces associations qui organisent, nous les assistons et nous participons à la commémoration du 28 septembre.
 
Afrinews.org : quel constat faites vous de la situation sociopolitique du pays ‘

Dr Madiou sow : ces derniers jours nous étions très content de la possibilité que l’opposition a eu d’organiser une marche parce que c’est un droit reconnu par l’article 10 de notre constitution, reconnu par la déclaration universelle des droits de l’homme par le pacte international relatif aux droits civiles et politiques par l’UA. Bref ce sont des droits reconnu par la cédéao. Nous avons trouvé que c’est tout à fait normale. Le rôle de l’Etat c’est de permettre au peuple de jouir de ces droits. Le jour de la marche, l’Etat dois crée la sécurité pour que les gens puissent manifester. Nous disons que pour la marche passé les conditions étaient relativement remplies parce qu’il n’y a eu des problèmes qu’au niveau de la casse à Madina. Ça déjà s’était prévisible, on entendait parler de ça. L’autre fois quand il devait manifester on n’avait dit que arrivé à la casse il y aura des problèmes. Le pouvoir a interdit la manifestation, mais cette fois-ci le pouvoir a accepté et les forces de l’ordre ont sécurisé les manifestants et l’organisation s’est bien passée mais malheureusement le lendemain de la marche il y a eu des échauffourées à madina, des attaques contre ceux qui avaient manifesté et aussi sur l’axe hamdallaye-bambeto-cosa. Nous considérons cela comme un recule par rapport au passé parce que c’est pas normal. Quand une organisation doit faire une manifestation personne ne dois pas l’empêcher, il ne doit pas y avoir des contres manifestations. Normalement, l’Etat aurait du prendre des mesures nécessaires pour que ceux qui ont organisé cette contre manifestation soit traduit devant cette juridiction. Mais le 21 septembre, il ya eu des répressions. C’est sur l’axe hamdallaye-bambeto-cosa qu’il ya eu des répressions sauvages qui ont conduit à la mort de deux personnes.

Afrinews.org : merci Dr sow

Dr sow : merci afrinews

Une interview réalisée par Malick diallo en collaboration avec Abdoulaye Maci Bah pour afrinews




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