La justice guinéenne a émis un mandat d’arrêt international contre Sékou Koundouno, un membre actif de la société civile par ailleurs responsable de la planification et stratégie du FNDC, le front qui s’est opposé au troisième mandat d’Alpha Condé. Il est notamment poursuivi pour association de malfaiteurs, incendies volontaires, troubles à l’État par le massacre, la dévastation et le pillage, et de participation à un mouvement insurrectionnel.
Des évènements politiques douloureux se sont déroulés en Guinée au cours de l’année dernière, qui ont été, selon le porte-parole du gouvernement, à la base de tueries, de destructions de biens publics et privés ne pouvant, ajoute-t-il, rester impunies.
Les explications de Tibou Kamara, porte-parole du gouvernement
C’est dans ce cadre qu’une information judiciaire a été ouverte et a concerné un certain nombre de personnes soupçonnées d’avoir été à l’origine de ces violences ou d’avoir commandité ces violences.
Question : ce mandat a-t-il une chance d’aboutir ? Tibou Kamara pense que « la justice qui a émis le mandat va certainement se donner les moyens pour qu’il soit appliqué, parce que dans ce domaine, ajoute-t-il, il existe des moyens, des voies et des recours entre les États et les juridictions des différents pays ».
Pour le leader du FNDC, front anti-nouvelle Constitution, ce mandat n’est que diversion. « C’est pire qu’une diversion, c’est plutôt l’expression d’un agacement et l’expression d’une fébrilité au niveau du système », estime Abdouramane Sanoh.
Abdouramane Sanoh, Front national pour la défense de la Constitution
Ils ont voulu imposer par la force le troisième mandat au peuple d’abord, ça ne peut pas tenir, mais, en même temps, on ne peut effrayer personne avec ces actes qui consistent juste à distraire.
Des dizaines d’opposants guinéens et membres de la société civile sont détenus sans jugement depuis mars et octobre 2020.
RFI