Conakry- Dans un rapport synthèse rendu public ce samedi 11 avril dans la salle de conférence de l’Université Gamal Abdel Nasser, l’ordre des médecins réfute les accusations portées contre la corporation sur le décès de Salimatou à la maternité de Donka, et s’étonne des propos du chef de l’Etat. Il exige des excuses publiques et l’amélioration de leurs conditions de travail faute de quoi dans un bref délai, ils promettent d’aller en grève, a lu Afrinews.org
Nous vous proposons l’intégralité du document synthèse:
‘’RAPPORT DE SYNTHESE DE L’ASSEMBLEE GENERALE DE L’ORDRE DES MEDECINS tenue le 21 Mars 2015 à Hadja Mafory à CONAKRY.
Des 24, 28 et 31 Mars 2015
Il est important de rappeler que cette réunion est une assemblée générale des professionnels membres de l’Ordre National des Médecins de Guinée à laquelle ont participé des membres du syndicat professionnel de la santé.
Cent trois (103) médecins tous grades confondus ont pris part à cette importante assemblée générale. Les débats qui ont duré de 10H – 30 a 13H, avaient porté sur les points inscrits à l’ordre du jour, a savoir :
1. la problématique de l’exercice de la profession médicale en Guinée,
2. Divers.
Cette séance a été présidée par le prof. Naby Daouda CAMARA chef de chaire et chef du service de chirurgie générale de l’Hôpital national Ignace DENN du CHU de Conakry et rapportée par le Dr Abdoulaye Korsé BALDE chirurgien au service de chirurgie viscérale a l’Hôpital national DONKA.
De ces débats, un consensus s’est dégagé autour des graves évènements que vivent actuellement les professionnels de la santé toutes hiérarchies et tous grades confondus:
• les accusations portées contre notre corporation à propos du décès, que nous déplorons, de Mme Salematou CAMARA sont non fondées (V Annexes 1 = itinéraire ; et 2 = dossier médical).
• l’excès d’offenses de l’autorité et des medias à notre égard est injustifié et inacceptables (annexe 3 = élément sonore, annexe 4 = texte sermon).
• Le traitement du personnel de garde et des responsables des 2 services de Maternité de Donka et Ignace Deen est inapproprié et irrationnel.
• le manque de discernement de l’autorité de notre bi appartenance aux départements de la Santé et de l’Enseignement Supérieur est préjudiciable aux attributions et prérogatives des hospitalo-universitaires.
• La non application du statut particulier des personnels de santé est inexplicable (Annexe 5 = document).
• La violation des textes organiques (ordonnances, décrets, arrêtés) régissant l’organisation et le fonctionnement de l’espace hospitalo-universitaire (V Annexe 6) est flagrante.
• L’inexistence dans nos hôpitaux, des conditions infrastructurelles, matérielles (électricité et eau surtout), de transport médicalisé et de consommables de nature à favoriser l’exercice optimale de la médecine dans nos structures n’est plus acceptable (annexe 7= voir Etat des lieux : Pr. Raphiou / Pr Naby Daouda Camara).
• Notre étonnement face aux affirmations du Président de la République selon lesquelles « ils (médecins) ont tué deux personnes en deux jours », « si un médecin vous demande de l’argent giflez- le » (annexe 7)
• le déficit de formation, d’encadrement et de suivi dans nos institutions sanitaires et d’enseignement est notoire.
• L’effectif pléthorique dans les services et dans les facultés est désobligeant.
• le laxisme dans le libéralisme de l’exercice de la médecine est déconcertant.
• le manque de solidarité active aux problèmes des membres de la corporation en général et aux décédés d’Ebola et leurs familles en particulier est coupable.
• L’absence de rémunération du personnel de garde est démotivant.
Recommandations :
En dépit de quelques imperfections corrigibles, inhérentes à l’œuvre humaine, qui sont le fait d’une petite minorité de personnel ne respectant pas la déontologie médicale nous ne saurions accepter les calomnies et les humiliations qu’on nous inflige ; car notre corporation doit être respectée.
De ce qui précède nous réclamons :
La Publication du PV de l’itinéraire sanitaire, de l’accueil de Mme Salematou CAMARA au CHU, les 24 heures avant son décès.
Le soutien a tout le personnel de santé poursuivis par la Justice pour que la vérité soit dite.
La réhabilitation du personnel injustement sanctionné (v. Annexe 8 : Arrêtés conjoints A/2003 /827/ PRG/ SGG du 18 Fév. 2003).
La Protestation (communication au besoin) pour rétablir la vérité des faits (conditions exécrables d’existence et de travail de nos hôpitaux à l’attention des accusateurs : ouvrir les services aux Journalistes)
Les excuses publiques des medias, des religieux et des autorités pour les vexations et diffamations injustifiées à l’endroit de la corporation médicale.
La mise à disposition constante dans nos hôpitaux et dans toutes les autres structures sanitaires du pays des conditions optimales à l’exercice de la médecine (selon l’état des lieux joint en annexe) :
– infrastructures,
– équipements,
– transport médicalisé,
– médicaments et consommables
L’application sans délai du statut particulier du personnel de santé et des hospitalo-universitaires déjà signé et procéder dans les meilleurs délais à son réajustement en fonction des réalités actuelles.
La promotion de la formation et de la recherche dans nos institutions sanitaires et d’enseignement avec les équipements appropriés.
L’instauration de l’obligation de certification des compétences (Diplômes) par la faculté de Médecine P.O.S. pour obtenir le droit d’exercer la médecine sur l’étendue du territoire national guinéen.
L’instauration de l’obligation d’affiliation à l’Ordre National des Médecins avant toute autorisation d’exercice légal de la médecine moderne sur l’étendue du territoire national guinéen.
L’Arrêt de l’impunité face aux violations des règles et procédures en vigueur.
Conférer le droit décisionnel à l’ONM pour la délivrance des agréments et le contrôle de la conformité et régularité des pratiques médicales dans tous les Etablissement de santé du pays.
Dresser un Mémorial à la mémoire du personnel de sante victime d’Ebola
Un memo portant toutes ces revendications à transmettre à l’autorité (synthèse AG) lors d’une audience du PR
L’implication des CMC, des Ordres professionnels (Ordre des Pharmaciens, des Infirmiers, Sage-Femmes), des Associations et Sociétés savantes (SOGUICH, SOGGO, SOGUIDERM, SOGUIMES, SOMIG, AGUIPED ou syndicales, …) et le syndicat
Un délai est donné à l’autorité (1 semaine ‘)
Dans l’immédiat, nous exigeons :
La réhabilitation du personnel injustement sanctionné.
Les excuses publiques des autorités, des medias et des leaders religieux pour les vexations et diffamations injustifiées à l’endroit de la corporation médicale.
l’engagement des autorités à ne plus tenir des propos diffamatoires à l’endroit du personnel de santé.
En cas de Non Satisfaction de ces réclamations nous irons en grève’’.