Conakry- Après trois ans de gestion du pouvoir par le président Alpha condé. L’heure est au bilan. Pour l’opposition républicaine ce bilan est ‘’globalement négatif’’. Elle l’a fait savoir ce mardi au cours d’une conférence de presse à coleah, a pris part Afrinews.org
Dans son exposé préliminaire, le porte parole Aboubacar Sylla s’est étalé sur trois plans:
Sur le plan politique
Le 21 décembre 2010, quand Alpha Condé a été élu président de la République, le peuple nourrissait un espoir absolu. Contre toute attente, au lieu du changement qu’il nous a fait rêver, nous vivons un changement à reculons…Tous les secteurs de développement ont régressé, les libertés politiques et celles d’expressions sont violées, il y a eu une soixantaine de militants de l’opposition qui ont trouvé la mort sans enquêtes. Et d’autres sont devenus handicapés à vie suite à la répression sanglante que les forces de l’ordre leur ont fait subir.
(…) La CENI a proclamé des résultats qui ne soient pas conforme au vote des citoyens sans oublier l’enregistrement de la population dans les zones considérées comme fief de la mouvance et le sous enregistrement dans les zones fief de l’opposition, les bourrages d’urnes, les interférences des membres du gouvernement et ceux de l’armée dans les bureaux de vote et les salles de centralisation des votes, l’achat des consciences pour amener certaines personnes à voter pour le parti au pouvoir… au point que l’opposition a refusé les résultats
Sur le plan économique
On présente tous les jours des chiffres macroéconomiques pour justifier la réussite de ce régime. On nous parle de maîtrise de l’inflation, de réduction du déficit budgétaire ou de taux de croissance, mais sur les faits, il n’y a jamais eu autant de misère dans ce pays que depuis ces trois dernières années. Toutes les entreprises qui avaient fonctionné pendant les moments les plus difficiles comme pendant le premier régime de Sékou Touré, notamment Rusal Friguia ou encore la Sotelgui ont été fermées avec le lot de licenciement et de misère que cela entraîne sans compter la fermeture de Nestlé ou des Grand Moulin de Guinée avec des pertes notoires d’emplois. Je ne parle pas de toutes les possibilités, toutes les éventualités qu’il y avait en matière d’investissements qui a été dilapidées par une insécurité juridique résultant des changements perpétuelles des règles du jeu économique (…) On n’en est au 3ème code minier en trois ans. Le gouvernement a hérité d’un code minier qu’il a appliqué pendant quelques mois, le chef de l’Etat a décidé de faire élaborer un autre code minier qu’il a transmis au CNT pour adoption avec insistance avant son voyage en Chine. Malheureusement ce code s’est révélé que les régimes fiscaux et douaniers n’étaient pas attractifs et le gouvernement a élaboré un autre code minier. Donc, en trois ans, on n’est au troisième code minier (…) Ce gouvernement a détruit plus d’emploi qu’il en a crée. Aucune nouvelle entreprise ne s’installe et celles qui existaient sont en train de quitter, notamment Rio Tinto, BHP Billiton, Fluor et que sais-je encore.
Sur le plan social
Je crois que sur le plan social, le bilan est plus désastreux que dans les autres domaines. Au lendemain des élections présidentielles du 17 novembre 2010, tout le monde savait que les conflits intercommunautaires étaient sous jacents, même s’ils ne se traduisaient pas par des luttes violentes. Mais tout le monde s’attendait à ce que ce gouvernement s’atèle à la réconciliation nationale pour recoudre ce tissu social qui a été gravement atteint lors des différentes luttes politiques. Mais malheureusement rien n’a été fait dans ce domaine (…) Tout les actes qui sont posés révèle que ce gouvernement au lieu d’unir les guinéens est en train de faire une politique de division et d’exclusion de manière à créer des frustrations qui ne sont pas du tout en faveur de la cohésion nationale et de la préservation de la paix dans ce pays.
Propos recueillis par Abdoulaye Maci Bah pour Afrinews
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