En Guinée aucune nouvelle date n’a encore été annoncée pour le double scrutin contesté couplant élections législatives et référendum constitutionnel initialement prévu le 1er mars. Moins de 48 heures avant le vote, le président de la République dans une allocution télévisée a d’abord annoncé un report de deux semaines suite au retrait des missions d’observation de la Cédéao, de l’Union africaine et de l’OIF. Une semaine après son arrivée à Conakry, une mission d’experts dépêchée par la Cédéao vient de rendre ses premières conclusions sur l’état du fichier électoral tant décrié.
Avec notre correspondant à Conakry, Carol Valade
C’est une lettre de trois pages signée du général Béhanzin, commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de la Cédéao et adressée au ministre des Affaires étrangères ainsi qu’au président de la Céni.
Il ne s’agit donc pas du rapport complet transmis à la Cédéao, mais d’une « synthèse » dans laquelle figurent les principales recommandations des experts. La principale concerne les deux millions quatre cent trente-huit électeurs enregistrés sans aucune pièce justificative. La Cédéao confirme là les doutes émis par l’Organisation internationale de la Francophonie et recommande leur retrait pur et simple des listes électorales.
La lettre identifie par ailleurs quelque deux millions d’électeurs dont la seule pièce justificative est une « attestation contresignée ». 12 000 autres avec une simple carte d’étudiant, mais ne formule aucune recommandation les concernant.
Sur les 38 000 cas de doublons potentiels, les experts proposent de réviser le code électoral et sur les cas de cartes multiples d’améliorer leur traçabilité d’ici au prochain enrôlement.