La Guinée perd l’une de ses grandes figures intellectuelles. Lansiné Kaba est décédé samedi 27 mai à Conakry. Il a été emporté par un accident vasculaire cérébral (AVC), selon ses proches.
Ancien professeur de l’Université de Minnesota à Minneapolis, professeur émérite de l’Université d’Illinois à Chicago, président honoraire de l’African Studies Association, Lansiné Kaba a même été professeur invité de l’Université Carnegie Mellon-Qatar à Doha. Natif de la ville de Kankan en Haute-Guinée, il a étudié en France, avant d’aller enseigner aux États-Unis.
Lansiné Kaba a publié plusieurs ouvrages sur l’islam et sur la période coloniale, le plus connu étant celui sur Cheick Mouhammad Chérif, l’un des sages de Kankan (éd. Présence Africaine). Il a écrit aussi sur les indépendances, notamment sur le Kényan Kwame Nkrumah et son rêve d’unité africaine (éd. Chaka) mais également sur le « non » de la Guinée à la France de Charles De Gaulle lors du référendum de 1958 : Le NON de la Guinée à De Gaulle (éd. Alfabarre)
Lansiné Kaba s’est tenté à la politique dans les années 1990, avant de se consacrer totalement à la recherche scientifique. Intellectuel engagé, il s’est toujours montré très critique envers les présidents guinéens successifs, de Sékou Touré à Alpha Condé. Sa dernière missive, « Le bourbier guinéen », date de janvier 2023 où il dénonce l’absence de vision de dirigeants de son pays.
C’est à Kankan que l’écrivain octogénaire a fait une crise. Malgré des soins en Tunisie, puis à Conakry, il ne se relèvera plus. Lansiné Kaba sera enterré vendredi 2 juin dans sa ville natale.
RFI